Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

(Tribune libre conjointe du Haut Représentant pour les Affaires étrangères européennes Josep Borrell et du Chef négociateur de la task-force pour les relations avec le Royaume-Uni, Michel Barnie)

Le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne. Nous avons perdu un membre de notre famille. Ce fut un moment triste pour nous, pour les citoyens européens – et, en fait, pour de nombreux citoyens britanniques.

Néanmoins, nous avons toujours respecté la décision souveraine de 52% de l’électorat britannique, et nous attendons avec impatience de commencer un nouveau chapitre dans nos relations.

Mis à part les émotions, le 1er février s’est avéré être historique mais aussi peu dramatique. C’est en grande partie grâce à l’accord de retrait que nous avons négocié avec le Royaume-Uni, qui nous a permis de garantir «un Brexit ordonné». Celui qui – au moins pour l’instant – minimise les perturbations pour nos citoyens, les entreprises, les administrations publiques – ainsi que pour nos partenaires internationaux.

En vertu de cet accord, l’UE et le Royaume-Uni se sont mis d’accord sur une période de transition, jusqu’à la fin de 2020 au moins, au cours de laquelle le Royaume-Uni continuera à participer à l’union douanière et au marché unique de l’UE, et d’appliquer le droit de l’UE, même s’il n’est plus un État membre. Au cours de cette période, le Royaume-Uni continuera également à respecter les accords internationaux de l’UE, comme nous l’avons clairement indiqué dans une note verbale à nos partenaires internationaux.

Donc, avec la période de transition en place, il y a un certain degré de continuité. Cela n’a pas été facile compte tenu de l’ampleur de la tâche. En quittant l’Union, le Royaume-Uni quitte automatiquement, mécaniquement, légalement des centaines d’accords internationaux conclus par ou au nom de l’Union, au profit de ses États membres, sur des sujets aussi différents que le commerce, l’aviation, la pêche ou la coopération nucléaire civile.

Nous devons maintenant construire un nouveau partenariat entre l’UE et le Royaume-Uni. Ce travail commencera dans quelques semaines, dès que les 27 Etats membres de l’UEauront approuvé le mandat de négociation proposé par la Commission européenne, fixant nos conditions et ambitions pour réaliser le partenariat le plus proche possible avec un pays qui restera notre allié, notre partenaire et notre ami.

L’UE et le Royaume-Uni sont liés par l’histoire, la géographie, la culture, des valeurs et des principes partagés et une forte croyance en un multilatéralisme fondé sur des règles. Notre futur partenariat reflétera ces liens et ces croyances partagées. Nous voulons aller bien au-delà du commerce et continuer à travailler ensemble sur la sécurité et la défense, des domaines où le Royaume-Uni a des expériences et des atouts qui sont mieux utilisés dans le cadre d’un effort commun. Dans un monde de grands défis et de changements, de troubles et de transition, nous devons nous consulter et coopérer, au niveau bilatéral et dans les principaux fora régionaux et mondiaux, tels que les Nations Unies, l’Organisation mondiale du commerce, l’OTAN ou le G20.

C’est peut-être un cliché, mais la vérité fondamentale est que les défis mondiaux d’aujourd’hui – du changement climatique à la cybercriminalité, au terrorisme ou aux inégalités – nécessitent des réponses collectives. Plus le Royaume-Uni est en mesure de travailler en étroite collaboration avec l’UE et avec des partenaires du monde entier, plus nous avons de chances de relever efficacement ces défis.

Au cœur même du projet de l’UE se trouve l’idée que nous sommes plus forts ensemble; que la mise en commun de nos ressources et de nos initiatives est le meilleur moyen d’atteindre des objectifs communs. Le Brexit ne change rien à cela, et nous continuerons de faire avancer ce projet à 27.

Ensemble, les 27 États membres continueront à former un marché unique de 450 millions de citoyens et de plus de 20 millions d’entreprises.

Ensemble, nous restons le plus grand bloc commercial du monde.

Ensemble, à 27, nous sommes toujours le plus grand bailleur de fonds en termesd’aide au développement au monde.

Nos partenaires peuvent être sûrs que nous resterons fidèles à un programme ambitieux et ouvert sur l’extérieur – que ce soit sur le commerce et l’investissement, sur l’action climatique et le numérique, sur la connectivité, sur la sécurité et le contre-terrorisme, sur les droits de l’homme et la démocratie, ou sur la politique étrangère et de défense.

Nous continuerons à respecter nos engagements. Nous continuerons à respecter les accords qui nous lient à nos partenaires internationaux comme l’Accord entre l’Union européenne et les Etats d’Afrique, Caraïbe, Pacifique, et nous continuerons à développer des cadres de coopération multilatérale dans le monde.

L’Union européenne restera un partenaire de confiance. Un ardent défenseur des règles fondées sur le multilatéralisme, travaillant avec nos partenaires pour rendre le monde plus sûr et plus équitable.