Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Réaction de l’honorable Rachidi GBADAMASSI

Le Ministère Public doit prendre ses responsabilités pour éviter l’émiettement ethnique du Bénin

Chers frères et sœurs ;

Chers compatriotes.

Notre pays le Bénin traverse un moment critique et très sensible de son histoire politique. Pour qui connaît bien l’histoire politique de notre pays, il peut être amené à craindre la résurgence du mauvais passé politique du Bénin. Il ne faut jamais ressusciter les vieux démons. La campagne électorale dédiée aux élections communales et municipales n’est pas encore ouverte par la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) et déjà nous constatons toutes sortes de dérives, d’extrapolation et d’extrémisme venant du camp d’en face donc de ceux-là que vous et nous connaissons très bien.

En effet, certains oiseaux de mauvais augure ont commencé par répandre l’aigreur qui les caractérise depuis qu’ils sont sur la terre. Ce qu’ils savent faire le mieux, c’est la division, la violence, le désordre, l’intimidation, la prolifération de menaces, la propagation de la sinistrose et de folles rumeurs à l’endroit des paisibles populations qui ne demandent qu’à apprécier les projets de société qui leur seront soumis. Il n’y a pas longtemps, l’ancien ministre Aboubakar YAYA a traité le Secrétaire Général de la Mairie de Parakou de Somba. Avant-hier, c’est Armand GANSE qui traite l’honorable Mama Sanni de Fulani. A qui le tour d’être dénigré demain ?

Lorsque l’ancien ministre Aboubakar YAYA s’est tristement illustré comme il sait le faire, j’avais saisi qui de droit pour qu’il soit puni conformément à la loi. Serait-il utile de rappeler que les propos régionalistes, ethnocentriques, sectaires et divisionnistes tenus ont violé logiquement les articles 11 et 36 de la constitution du 11 décembre 1990. Ces mêmes propos ont violé les articles 280 et 281 du code pénal en vigueur en République du Bénin. Cependant, aucune sanction et aucune peine n’ont été appliquée. Si la loi avait été appliquée à l’ancien ministre Aboubakar YAYA, le candidat Armand GANSE n’aurait pas eu l’outrecuidance de tenir des propos aussi nauséabondes et anti-développement.

C’est pour cette raison que je demande au Ministère Public de prendre ses responsabilités en appliquant pour une fois la loi sur ces deux cas de dérive. L’article 280 du code pénal dispose : « Quiconque porte publiquement atteinte, dans un discours, écrit, propos, prêche religieux aux symboles, valeurs et représentations de l’État, de la Nation, de la République, des traditions, des ethnies ou de toute communauté organisée et légalement constituée, est puni d’une peine d’emprisonnement de cinq (05) ans à dix (10) ans et d’une amende de dix millions (10.000.000) à vingt millions (20.000.000) francs CFA. ». L’article 281 du même code va plus loin dans la peine en précisant ce qui suit : « Si l’auteur des faits énumérés à l’article 280 est un représentant ou responsable d’une organisation ou association civile, religieuse ou artistique, la peine est assortie de la d’échéance des droits civils et politiques ainsi que de l’interdiction de diriger, d’une durée ne dépassant pas dix (10) ans, une organisation ou association visée dans le présent article ou d’en être l’un quelconque des responsables ».

Pour décourager et endiguer un fléau, il faut sévèrement le punir par la loi et faire appliquer effectivement la loi. C’est pour cette raison que je demande haut et fort au Ministère Public de prendre ses responsabilités pour éviter l’émiettement ethnique du Bénin. La Paix, la quiétude, l’unité nationale, la concorde civile et le développement de notre pays en dépendent. La loi est dure mais c’est la loi. Il faut l’appliquer sans état d’âme commençant par les autorités les acteurs politiques dont les discours conditionnent et déterminent la paix.

Honorable Rachidi GBADAMASSI

Député à l’Assemblée Nationale