Aujourd’hui, la vie parait un peu plus facile à cause du numérique. Les téléphones portables, les tablettes, les ordinateurs, la télévision, les réseaux sociaux, le virtuel simplifient agréablement la vie de beaucoup de personnes. Si pour les adultes l’utilisation des écrans interactifs ou passifs semble sans conséquences, il n’en est pas de même du côté des enfants. Et pourtant, aujourd’hui, il est très fréquent de retrouver des enfants en très bas âge avec des portables de dernière génération, des tablettes ou carrément devant la télé durant des heures.
Le phénomène s’est sérieusement accru en Afrique ces dernières années. Mais ce que les parents ignorent, c’est que l’utilisation exagérée de ces écrans interactifs (portables, tablettes) ou passifs (télévision) ont des conséquences négatives sur les enfants.
La dépendance aux écrans existe et beaucoup d’enfants dans le monde en sont atteints. L’addiction aux écrans pourrait sembler banale mais il faut noter que c’est un fléau de santé qui mérite sérieusement qu’on s’y attarde. L’addiction est une maladie cérébrale qui se caractérise par une dépendance à une substance. On parlait d’addiction au tabac ou à l’alcool mais de plus en plus le mot addiction apparait pour désigner la dépendance aux écrans.
Les mamans pour pouvoir s’occuper d’autres choses ont tendance à laisser les enfants devant la télé durant des heures. Pour les enfants de un à trois ans, il est conseillé au plus une heure de télévision par jour. A cet âge, l’enfant est assez vulnérable et le laisser des heures devant la télé ou à utiliser la tablette est dangereuse. Le petit enfant deviendra accroc à la télévision, au-delà de ça, cet enfant pourrait avoir un retard de langage, il peut devenir à la fois agressif et agité.
Chez les enfants un peu plus âgé et adolescents qui sont accrocs aux écrans (tablettes, portables, jeux vidéo, jeux vidéo en ligne ; réseaux sociaux…), on note un défaut de concentration en classe, ce qui compromet les résultats scolaires.
Le fait d’être scotchés à la tablette ou au portable tout le temps finit par isoler ces enfants des autres. Ils deviennent banalement solitaires. Ce qui leur complique la vie sur le plan relationnel. Ces enfants accrocs pour la plupart ont des difficultés quant à la gestion du sommeil et de l’alimentation. Laisser l’écran pour aller manger est un problème pour eux. Cette manie de s’accrocher aux écrans empêche les enfants de vivre pleinement, d’avoir d’autres activités qui favorisent l’épanouissement comme faire du vélo, aller à la plage, sortie en famille ou entre copain.
Pour beaucoup de parents surtout africains, avoir les moyens, c’est offrir tout ce que l’enfant demande quel qu’en soit le prix et nous sommes à l’ère du numérique. Les enfants sont accrochés aux écrans et les parents ont le temps de faire ce qui les intéresse sans s’apercevoir que cela dégrade et détériore la relation parent-enfant.
Il est important pour le bien-être des tout-petits, de retarder leur premier contact avec les écrans. L’utilisation des écrans chez les enfants et les adolescents doit être recadrée.
Pas de télévision dans la chambre des enfants
Pour l’utilisation des portables et tablettes par les enfants, il faut carrément fixer le temps que cela va durer afin de permettre à l’enfant de s’adonner à d’autres activités qui sont importantes pour son développement psychomoteur et sa santé.
Si le parent remarque que son enfant est déjà trop accroc à la tablette ou au smartphone et n’arrive plus à s’en passer, il ferait mieux de l’amener voir un pédopsychiatre afin de l’aider à retrouver une vie normale. Il est très important pour les parents d’échanger avec les enfants et de les informer sur les effets néfastes de l’utilisation exagérée des écrans interactifs. Le monde évolue et nous ne pouvons que nous adapter à cette évolution de la technologie mais il faut éviter d’en devenir l’esclave. Comme l’a su bien dire Rabelais dans son œuvre majeure Pantagruel, « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». La science a permis la mise sur pieds des écrans, aux parents de mettre la barrière en évitant que les enfants ne deviennent accrocs.
Karimath Foumilayo LAWANI
Présidente de l’ONG Eduquons Autrement
Avec la participation du Docteur Annagonou Larry Lucrèce, Pédopsychiatre
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