« Ce n’est qu’un accord de principe. Rien n’est encore signé. », soutient un dirigeant sportif africain. Et pourtant, les fuites savamment distillées ont enflammé les réseaux sociaux et les cercles sportifs en Afrique. Les coulisses des négociations de Rabat chapeautées par la FIFA, froissent les susceptibilités des Africains.
« Infantino infantilise l’Afrique »
Le président de la FIFA est publiquement brocardé. « Après on ne pourra plus se plaindre d’une ingerence du Dieu FIFA », s’énerve un dirigeant de la CAF. La FIFA est soupçonnée, disons accusée de vouloir imposer ses poulains à la CAF en biaisant le processus électoral. Gianni Infantino est décrit comme « le nouveau colon qui perpétue l’infantilisation de l’Afrique et des dirigeants sportifs africains ».
Un cadre sportif ivoirien, totalement remonté avertit le candidat ivoirien: « Si notre candidat accepte ce deal pour être relégué à un rôle de chercheur de postes auprès de dirigeants moins expérimentés que lui, il aura vidé le crédit que sa stature et son expérience lui ont conféré après tant d’années dans ces sphères à la CAF et à la FIFA. ». Grosse colère!
Les propositions de la FIFA…
À la base, Rabat devrait recevoir les trois candidats de l’Afrique de l’Ouest à l’effet de trouver un consensus sur une candidature unique à la présidence de la CAF. Jacques Anouma, Augustin Senghor et Hamed Yahya, se retrouvent le vendredi 26 février 2021 pour un premier tour de table. Aucun d’eux ne veut s’effacer au profit de l’autre. Le premier round entre les Africains de l’Ouest se solde donc par un échec qui ne dit pas son nom. Un deuxième round était alors prévu pour le samedi 27 février 2021.
C’est alors que la FIFA entre en jeu. Soutenue par certains pays, notamment le Maroc et l’Egypte. La rencontre est élargie au Sud-Africain Patrice Motsepe. Les observateurs sportifs apprennent plus tard, que plusieurs pays africains, entre autres, le Benin et le Mali, ont viré dans le camp de la FIFA. Les propositions de l’instance internationale aux candidats est alors que le Sud-Africain prenne le leadership. Et les autres candidats s’alignent. Distribution des rôles et des postes. Un accord de principe est dégagé. Mais chaque candidat doit prendre attache avec son pays, les autorités notamment avant d’aviser. Très vite, la presse africaine a échos des bonnes feuilles de l’accord. Les rédactions et les groupes de discussion s’enflamment.
Football et diplomatie
La tâche devient délicate pour les candidats. Ils ne peuvent pas décider sans l’accord des chefs d’Etat de leurs pays respectifs. L’Ivoirien Jacques Anouma a bien informé le chef de l’Etat, Alassane Ouattara des discussions de Rabat. Il attend cependant l’évaluation complète de la situation avec les autorités avant de se prononcer officiellement. Dans son entourage cependant, les réaction sont incisives. « Pas question d’accepter les propositions de la FIFA. ».
Une source sénégalaise consultée par nos soins est pour le moins fataliste ou plutôt, réaliste. « La FIFA nous a divisés en Afrique de l’Ouest pour mieux régner. Gianni Infantino a vendu son projet aux chefs d’Etat qu’il a rencontrés. Il a le soutien du Maroc et de l’Egypte. ». La même source ajoute que Augustin Senghor ne perd rien au change. « S’il informe le président Macky Sall et que ce dernier décide qu’il arrête, il va arrêter ». Surtout que « le Sénégal sort semi-gagnant de Rabat avec Augustin Senghor aux portes du pouvoir. », soupire un cadre africain.
Le dernier combat de Anouma
Le Sud-africain Patrice Motsepe est clairement le favori de la FIFA. Le tapis rouge lui est déroulé. Cependant, la bataille est loin d’être gagnée. Il devra aller chercher son butin dans l’urne. Le ministre ivoirien des Sports, Danho Paulin, contacté, s’est dit pour l’instant préoccupé par les élections législatives en Côte d’Ivoire. « Après le 6 mars ( date des élections législatives), nous nous intéresserons à la CAF. ». Pour certains observateurs, seul le président Alassane Ouattara peut arrêter Jacques Anouma. L’ancien président de la fédération ivoirienne de football a tout connu dans le football. Mais ira-t-il au bout de son combat contre la machine FIFA? « Il faut rire pour survivre face au spectacle du football africain », ironise un dirigeant de football africain.
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