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Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Moukaram Badarou parle de la priorité des nouveaux maires à donner au développement

L’initiative CAFE MEDIAS PLUS a reprise ses droits de cité. C’est l’Ancien Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau, Moukaram Badarou qui a fait l’exercice sur le thème : « Election des nouveaux maires pour la quatrième Mandature de la décentralisation : priorité doit être donnée au développement». Pour lui, les élections sont terminées, il est impérieux de répondre aux aspirations des populations installées dans les soixante dix sept communes de notre cher pays, le Bénin.

Le 17 mai 2020, se sont déroulées sur toute l’étendue du territoire national, les élections communales et municipales. Globalement et de l’avis de tous les observateurs avertis, le scrutin s’est bien passé dans la paix et la quiétude générale. Les conseils installés à l’issue de cette consultation électorale sont ceux de la quatrième mandature de l’ère de la décentralisation.

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THEME :
ELECTION DES NOUVEAUX MAIRES POUR LA QUATRIEME MANDATURE DE LA DECENTRALISATION : PRIORITE DOIT ETRE DONNE AU DEVELOPPEMENT

La République du Bénin est organisée en espaces autonomes, appelés communes, voulues comme des espaces publics de liberté, d’initiatives, d’exercice des droits des citoyens et de participation offerts aux différents acteurs et partenaires au développement. Le pays compte au total soixante dix sept communes.
La loi N° 97-029 du 15 Janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin et particulièrement en son article 21 dispose : « Il est intitulé dans la structure de l’administration territoriale de la République, des collectivités territoriales décentralisées dotées de la personnalité juridique et de l’autonomie financière ». L’article 22 de la même loi stipule : « Les collectivités territoriales décentralisées visées à l’article 21 prennent la dénomination de commune. Les limites territoriales des communes sont celles des sous-préfectures et des circonscriptions urbaines actuelles telles que figurant à l’article 7 de la présente loi ». L’Article 23 quand à lui indique que « La commune est administrée par un conseil élu dénommé conseil communal ».
Le 17 mai 2020, se sont déroulées sur toute l’étendue du territoire national, les élections communales et municipales. Globalement et de l’avis de tous les observateurs avertis, le scrutin s’est bien passé dans la paix et la quiétude générale. Les conseils installés à l’issue de cette consultation électorale sont ceux de la quatrième mandature de l’ère de la décentralisation. Maintenant que les élections sont terminées, il est impérieux de répondre aux aspirations des populations installées dans les soixante dix sept communes de notre cher pays, le Bénin. Oui, les élections sont désormais derrière nous et place doit être donnée au travail qui conduit au développement dont il faut d’emblée dire, qu’il ne sera possible sans la contribution de tous mais surtout qu’il dépendra de la qualité, la volonté et le leadership du Maire élu pour diriger la commune. En effet, au terme de la loi citée plus haut et particulièrement en son article 24,  « Le Maire est l’organe exécutif de la commune. Il est assisté d’adjoints… ».
L’ADN de la décentralisation étant de favoriser le développement à la base, tous les membres du conseil communal ou municipal doit prendre au sérieux le mandat qui leur a été conféré par les populations. Le développement de la commune doit être la priorité des priorités en ce sens que la saine émulation des populations doit être au centre des préoccupations de tous les conseillers et particulièrement celui du Maire. Pour y arriver, il est impérieux que :
Le Maire, qui au terme de la loi, est à lui tout seul l’exécutif, il est nécessaire qu’il rassemble autour de lui, tous les autres conseillers, quoi qu’en soit leur bord politique, afin de bénéficier de leurs différentes compétences et divers réseaux ou diverses relations pour faire avancer la commune ;
Le Maire délègue ce qui peut ou doit l’être à ses adjoints pour faciliter une bonne ambiance de travail et favoriser l’obtention de meilleurs résultats au profit de la commune ;
Le Maire surveille rigoureusement les délégations faites aux adjoints au Maire mais aussi de ce qui se passe au niveau des différents Arrondissements. Les chefs d’Arrondissements ne doivent pas être livrés à eux-mêmes ;
Le Maire doit trouver la possibilité d’échanger périodiquement avec chacun des conseillers afin non seulement de bénéficier de ses contributions mais aussi pour avoir constamment les informations sur les besoins des populations ;
Le Maire et même l’ensemble des conseillers doivent être moins politiciens et se mettre rigoureusement et complètement au service exclusif des populations et de la commune ;
Le Maire étant le prolongement de l’Etat doit sérieusement éviter d’affronter l’administration centrale c’est-à-dire sa hiérarchie ;
Le Maire doit rechercher et trouver les atouts de sa commune et tout faire pour les capitaliser. A cet effet, toutes les compétences sectorielles de la commune doivent être mises à profit. Aucun secteur ne doit être laissé en rade ;
Le Maire doit faire le maximum d’efforts pour ne pas politiser l’administration communale. Il doit prioriser les compétences et les qualités de conscience citoyenne afin de s’assurer d’une administration efficace et exclusivement au service de la commune ;
Le Maire doit favoriser l’éclosion des petites et moyennes entreprises de sa commune. Le contact doit être régulier avec les chefs d’entreprises afin de favoriser la création de la richesse et la promotion de l’emploi ;
Le Maire doit rechercher des partenariats éventuels avec d’autres communes du pays mais aussi et surtout s’ouvrir à la sous région et à l’international. Il est absolument nécessaire de créer et dynamiser une diplomatie qui favorise le développement ;
Le Maire doit faire un point sur ce que constitue la diaspora de la commune. Diaspora au plan national et diaspora au plan international. Etablir et entretenir un bon lien avec eux. Tout faire pour attirer leur attention sur ce qu’ils peuvent faire dans leur commune d’origine. Leur montrer ce qu’ils ont à y gagner et ce faisant, ce que leur commune y gagnera aussi dans l’intérêt de tous ;
Tous les conseillers doivent se mobiliser pour travailler pour le développement de la commune. Nul ne doit se faire prier et nul ne doit être de trop. L’esprit de développement doit habiter chacun et tous le conseil doit savoir qu’il est investit d’une obligation de résultat.
Au total, il faudra retenir essentiellement que l’option de la décentralisation a été faite pour :
Promouvoir la démocratie à la base ;
Promouvoir le développement local durable ;
La participation du citoyen à la gestion de la chose publique ;
Le rapprochement de l’administration du citoyen ;
La prise en charge à la base par la population de ses propres affaires ;
La création de nouveaux espaces d’initiatives ;
L’accès équitable à la jouissance de la richesse nationale.
Et qu’à ce titre, les élus communaux ou municipaux sont investit pour travailler à l’atteinte des objectif de développement de leur commune. Aucune excuse ne doit être de mise pour ne pas se consacrer avec beaucoup de générosité à cet exercice. Une fois installée, ils doivent se mettre au travail et au service de la commune.
Moukaram A.M.BADAROU
Ancien Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau