Le fauteuil de la Marina sera mis en jeu dans six mois. Mais, le réformateur de la République est droit dans ses bottes. Il ne fera pas la course dans les arènes populistes pour affoler le compteur des suffrages. Habituée à des mises en scène et à une théâtralisation à outrance de la gouvernance, la nation a plutôt découvert la dynamique d’un Président qui a fait la délicate option de réformes impopulaires avant le grand bain électoral.
Le risque d’être impopulaire va déboucher sur le droit d’être porté en triomphe et l’obligation de briguer un nouveau mandat. L’interview accordée à Jeune Afrique confirme le charisme du Président. Au pouvoir depuis 2016, la légende du nouveau départ s’est déjà taillée une étoffe exceptionnelle.
Le choix de l’impopularité est devenu la clé de voûte de la rupture. Talon, l’homme des risques, a fini par prendre le contrôle des tourbillons dans sa navigation réformatrice. Le chef de l’Etat a ,volontiers, choisi les chemins périlleux. Les courageuses réformes ont tôt fait de le mettre sur la braise. Un début de mandat compliqué où les fondations de la rupture ont exigé du président l’obstination dans les mesures impopulaires. Les réformes ont, certes, offert à l’opposition une arme de combat politique. Mais, à trop braquer les projecteurs sur le Président, cette opposition est restée sans imagination, laissant le héros de la rupture, trouver seul, la lumière dans l’impopularité.
Malgré les supposées vagues de l’impopularité, le navire de la rupture n’a pas chaviré. Et le capitaine qui n’a pas horreur de la tempête, semble maintenant sur la voie royale des starting-blocks. L’interview à Jeune Afrique a livré une vérité capitale : Talon a déjà avisé. Il ne reste que la sortie de la fumée blanche.
Candidat ou pas candidat ? Le risque de l’impopularité a abouti à une légitime logique de candidature. La présence du chef de l’Etat dans la compétition devient une exigence. Le bilan acquis dans l’apparente impopularité porte clairement des certitudes pour un second mandat.
Le risque de l’impopularité s’est définitivement révélé efficace pour la rupture. Talon devrait en récolter les dividendes dans les urnes. A l’opposé de son prédécesseur, roi du populisme asservi à la quête obsessionnelle de la popularité, le Boss de la Marina a démontré la force du pragmatisme dans l’impopularité.
Après la brillante interview dans Jeune Afrique, Talon, homme d’Etat, figure emblématique de la rupture, n’a pas à se soucier des réactions épidermiques de gens frappés de traumatisme depuis la passation de pouvoir en Avril 2016. L’avènement à la Marina de l’ennemi juré avait enfoncé l’ancien « dieu » dans la déprime.
L’idée d’un renouvellement de mandat en 2021 provoque le coup de sang du parrain de la Résistance, et engendre sans surprise, le flot de phrases incohérentes. Mais, le triomphe sanctionnera le risque de l’impopularité malgré les lamentations de l’ancien pivot du système obsolète de la vaine refondation.
Par Sulpice Oscar GBAGUIDI
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