Richard Boni Ouorou, politologue, socio-économiste et auteur a participé ce jour à une causerie médiatique organisée par un collège de journaliste sous la dénomination : Café média plus. C’est au tour son livre PROJET POUR UN BÉNIN DEMOCRATIQUE, que la causerie a été animée et a donné a de vives débats. Le livre est disponible sur toutes plateformes de vente en ligne et sur le site de l’éditeur l’harmattan.fr.
En effet, il a expliqué, pour commencer, que son livre n’était pas une litanie de critiques, ni empreint de parsisme en ce qui concerne le Bénin
et l’Afrique. « Je suis très optimiste, et ce, très réalistement, parce qu’en réalité, il y a beaucoup de combats qui se mènent sur le continent africain, passant de la lutte pour une sociale démocratie, la relocalisation, l’autonomie des États, une fiscalité exemplaire et équitable, une justice distributive, l’économie solidaire, le commerce, les énergies propres, les technologies saines, la science, l’éducation et mieux encore… » a-t-il énoncé.
Au Bénin, la lutte oppose le camp dit de la démocratie pluraliste et celui de la réforme institutionnelle et économique, dans une vision démocratique assez confuse dans les deux camps.
« Mon livre, sans faire la critique d’un régime en particulier, pose l’état des lieux de la démocratie Africaine et béninoise, puis propose des pistes de solution pour sa consolidation » affirme Richard Boni Ouorou.
Le livre aborde trois pistes essentielles : La démocratie, si pour plusieurs, cette notion revient beaucoup trop souvent dans le vocabulaire politique ces dernières années, c’est parce que ces frontières sont restées floues au point ou il est assez aisé aujourd’hui de se poser la question à savoir si nous étions en démocratie. A la question, la réponse est bien évidemment NON.
« Les béninois n’ont jamais connu une pleine démocratie, nous avons connu de 1990 a ce jour, un système hybride entre autoritarisme et démocratie électorale. Le seul fait d’organiser des élections, n’étant pas constitutif à lui seul, d’une vie démocratique prospère. Le -pragmatisme- et l’universalité des institutions ainsi que des instruments qui les orientent, sont la base » continue le politologue.
« Or dans ce même Bénin, si l’exclusion est devenue le terme a la mode pour la classe politique depuis 2019, elle (exclusion) existe depuis fort longtemps et pour rester très près, je voudrais rappeler, que c’est sous Yayi Boni qu’a commencé, les contrats avec les organes de presses indépendantes. Cette action qui paraît anodine en apparence, porte en elle une volonté d’exclusion, c’est-à-dire, exclure avec les moyens de l’État, toutes les autres opinions qui ne peuvent trouver écho que grâce à la presse. Ainsi, hisser au sommet une seule opinion, celle de la majorité ou de l’exécutif. L’ambition d’un parti unique ou d’une –OPINION UNIQUE–, qui exclut les autres ne date donc pas d’aujourd’hui. En second lieu, c’est sous le même Yayi Boni que des milliers de Béninois ont été évincés de la liste électorale, et que ceux choisis par lui ou ses affidés, ont été autorisés à participer à l’élection. Si ce n’est pas ça de l’exclusion, que faut-il encore ? Par conséquent, l’exclusion n’est pas du temps de Patrice Talon, le système le permet depuis toujours, puisque cette élection qui a exclu la majorité des béninois a été validée par la classe politique et la cour constitutionnelle, sans aucun moyen de recours pour le peuple exclu » atteste t-il.
La démocratie, promeut : l’inclusion, la transparence, la liberté de choix et d’opinion. Le livre apporte beaucoup d’éclaircissement et propose des solutions adéquates et applicables
« Sur le plan économique, la démocratie a relativement tué notre économie dans ce sens, qu’elle n’a pas consolidé la secondarisation de l’économie pourtant amorcé par le régime marxiste » soutient il.
« Avec la mondialisation et l’ouverture des barrières douanières imposées contre de petites monnaies par le Fmi et autres, notre économie s’est désolidarisée de sa classe moyenne, a liquidé ses acquis (usine de transformation des matières premières, sobetex, société sucrière de savé etc…) Et s’est extravertie encore plus. Notre économie est depuis davantage fragilisée par les pratiques néolibérales imposées, poussant nos élites à la corruption, fragilisant le tissu social, avec un franc CFA qui nous embarque dans un cycle pervers d’instabilité. La monnaie crée des problèmes tels que : la pauvreté, le sous-développement avec les guerres et les rébellions comme corollaire, et a chaque fois, pour régler ces problèmes liés à la monnaie, a la mauvaise gouvernance et à l’économie, nous retournons vers la France et autres qui nous donnent des solutions clé en main, lesquelles solutions nous lient davantage et fragilisent nos États. La démocratie, a donc oublié le problème qui l’a accouché et s’est chargée de créer des conditions de jouissance pour une Élite regroupée au sein d’une classe politique qui n’a aucune vision pour l’intérêt général » laisse croire l’invité. Avant d’ajouter « Concernant les relations sociales, j’ai rappelé qu’elles étaient le fondement de la vie commune, par conséquent, elles doivent être encadrées et pour cela, qu’il faut des mécanismes efficaces dont le fonctionnement est universel, des instruments du même type, une culture sociale adéquate, une vision d’ensemble. Mon livre apporte plusieurs pistes de solution à ces différents problèmes et pose la question d’un –État providentiel—avec un schéma de solution assez clair. »
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