Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

« les toilettes des écoles publiques autrefois puantes et sales changeront de statuts »

L’art au service du développement et de l’assainissement. C’est ce qu’a valorisé Dominique Bourquin, artiste, entrepreneur Suisse à travers l’exposition l’Art’trine qui lui a valu de rassembler une trentaine artistes contemporains béninois. Pour lui, le projet de toilette sèche est d’une importance capitale pour les contrées où l’accès à l’eau et l’absence des latrines font leurs cycles.


Pourquoi faire une exposition sur les toilettes sèches ?
J’ai démarré par une première toilette sèche pour une paillotte. Qui ensuite, a eu un déclic positif. Alors une réflexion s’en ai suivi pour savoir si elle peut aider. Du coup, compte tenu de mon parcours artistique et de l’univers de l’art dans lequel je me baigne tout les jours, l’idée de lier l’art aux toilettes sèches est née. D’où l’exposition L’Art’trine. Mais la partie qui m’a le plus sidérée est le retour que j’ai eu quand j’ai discuté du projet avec mon entourage. Surtout ceux qui ont pu toucher du doigt la première toilette que j’ai fait pour une résidence de la place.

Comment êtes-vous parvenu à rassembler autant d’artistes ?
Tout a commencé début janvier 2020. De fil en aiguille, et par bien sûr de quelques collaborateurs, on a pu contacter certains artistes. Et j’avoue que ma surprise fut grande de l’accueil que m’ont réservé les artistes contactés. Après que je les ai contacté, et ont a discuté du projet ils m’ont tous dis Oui. Vraiment, ils sont formidables. C’est comme ça que la mayonnaise a bien pris. L’ONG Belge Protos est connu pour son expertise dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.

Pourquoi associer Protos à un tel projet ?
Il faut dire que c’est à cause des questions de maîtrise et de connaissance de terrains. Surtout, elle sait déjà comment impacter, adapter et sensibiliser sur les types de toilette. Elle sait aussi comment les faire fonctionner pour le bien de tous au sein des populations. Elle sait comment agir le plus vite et efficacement.

En quoi ce projet qui vise à étudier, tester les possibilités d’utilisations et de développement des toilettes sèches seront profitables à tous sur de long terme ?
Je suis juste certain que grâce à cette action, que d’autres pourront nous seconder. Ce qui va permettre d’enregistrer d’amélioration et une évolution de l’assainissement sera de même effectif. Sur de long terme, la naissance d’autres projets qui vont s’inscrivent dans la même logique verront également le jour. Puisqu’àpres tout, ce projet contribuera à l’assainissement. Grâce à lui, les toilettes des écoles publiques autrefois puantes et sales changeront de statuts. Même avec les chiottes qui seront récupérées après, une autre forme d’engrais pourrait prospérer et aider les agriculteurs. Les défis sont grands. Nous promettons que d’ici-là, l’impact sera conséquent.

Quels sont les localités qui bénéficieront du projet de construction des toilettes sèches ?
Les zones reculées, où l’eau est moins présente seront les localités qui accueilleront ce projet. Mais ce que nous avons prévu, c’est d’expérimenter, faire des essais sur Cotonou, dans des petits villages, à Abomey, Parakou et dans les zones informelles. Directement par le biais des chefs de quartiers surtout. C’est que j’aurais voulu. Nous avons confiance en la concrétisation effective de ce projet par Protos qui est une Ong qui sait mieux comment procéder. Elle va d’ailleurs procéder par une étude. Donc nous avons toutes les chances que mêmes les zones les plus reculées seront impactées.

Pensez-vous qu’un tel projet pourra prospérer ?
Avec la contribution des Ong, qu’elles soient nationales ou internationales, je pense qu’un résultat positif se fera enregistrer. Sans oublier bien sûr l’aide du gouvernement Béninois qui sera d’une envergure indéniable et indispensable.

Apres la tenue de l’exposition l’Art’trine, dites nous qu’elle appréciation pourriez-vous faire de sa tenue ?
Je suis ravi. Surtout de l’engouement constaté. Et je crois que le but a été atteint. Certainement beaucoup de personnes sauront la nécessité des toilettes sèches. Par le biais de l’exposition, je pense que nous avons parlé d’un sujet qui est tabou, dont les gens ne parlent pas. Les échos sont très positifs. C’est une réussite pour nous. Pour moi, on a réussi à mettre la main sur un problème hurlant. Un énorme merci à tous les artistes qui ont accepté de participer à ce projet unique. Et merci à tous ceux qui ont participé d’une part et autre à ce projet. J’espère que les bénéficiaires de ces toilettes sauront appréciés ce nouveau système pour faire leurs besoins.

Par Arnauld KASSOUIN