Les enfants qui sont victimes d’abus sexuels sont non seulement traumatisés mais aussi exposés à des problèmes de santé énormes. Des enfants innocents à qui certains barbares arrachent l’innocence sans penser aux conséquences de leurs actes. Nous allons découvrir ce à quoi les enfants violés peuvent faire face. Nous allons pénétrer un monde vraiment sombre, un monde où aucun parent ne voudrait voir son enfant. Mais il faut le faire pour que les parents comprennent l’utilité de mettre les bouchées doubles pour protéger les enfants. Nous visiteront cet univers obscur avec Dr Cédric ASSOUTO, Chirurgien Pédiatre.
Les petites filles victimes de viols sont exposées à des problèmes de santé inimaginables.
Une petite fille violée peut présenter plusieurs types de Lésions physiques graves ayant des séquelles dramatiques à moyen ou long terme.
Tout d’abord, il y a son appareil génital qui peut présenter de nombreuses lésions à savoir : des plaies vulvaires, vaginales, pouvant aller jusqu’à une rupture du dôme vaginal ; la cavité vaginale étant encore trop petite
Les organes avoisinant aussi peuvent être lésés. C’est le cas souvent du rectum qui peut être simplement blessé ou déchiré. On peut avoir également une déchirure périnéale étendue.
Les organes du bassin étant très proches, une blessure ou une déchirure de l’un d’entre eux, crée assez facilement des communications anormales entre eux : c’est ainsi qu’apparaissent les fistules. Ainsi, la petite fille peut commencer par avoir des fuites d’urine ou de selles dans son vagin.
On est déjà à ce stade à l’étape des complications. Des infections peuvent facilement survenir dans ce contexte et trainer assez longtemps, car la guérison prend du temps.
A long terme, la cicatrisation peut mal se produire entrainant malheureusement parfois des modifications au niveau de l’anatomie de l’appareil génital de la fille.
Et un appareil génital mal structuré a irrémédiablement des répercussions sur la vie sexuelle future de la petite fille et sur sa santé reproductive. En ce qui concerne la vie sexuelle, il est fréquent d’observer une douleur voir une impossibilité de pénétration lors des rapports sexuels à cause de l’étroitesse de la cavité vaginale. Et sur le plan reproductif, elle peut finir stérile, du fait de la désorganisation de son appareil génital
Les enfants victimes de d’abus sexuels ayant subi des dégâts colossaux compte tenue de la brutalité de l’acte doivent subir des opérations chirurgicales pour réduire les dégâts. Nous allons découvrir en quoi consiste cette chirurgie
La chirurgie en cas de viol consiste dans un premier temps à faire un bilan lésionnel détaillé des différentes lésions présentes puis le chirurgien pédiatre répare du mieux possible ces différentes lésions en essayant de retrouver du mieux possible l’anatomie normale de la jeune fille. De façon classique, il s’agit d’une réparation de la filière vaginale, des lésions du périnée et/ou du rectum
Il n’y a pas que les petites filles qui sont victimes de viols, les petits garçons le sont aussi et ceci a également des conséquences graves sur leurs corps
Chez le petit garçon, les lésions sont situées le plus au niveau de l’anus et du rectum. On peut avoir une déchirure du périnée et/ou de l’anus, des plaies rectales.
Ses lésions peuvent nécessiter la dérivation des selles pour faciliter la cicatrisation: on parle de colostomie dont l’entretient est très contraignant surtout dans notre contexte
Cet enfant est donc un candidat à plusieurs interventions chirurgicales.
Malgré la chirurgie, il existe un risque d’incontinence anale du fait de la destruction du sphincter anal. C’est à dire que l’enfant n’arrivera plus à contenir les selles. Le coup de la prise en charge est relativement élevé pour le niveau de vie de nos populations.
Que ça soit chez la petite fille ou chez le petit garçon, il est nécessaire que les parents fassent suivre les enfants victimes de viol par un psychiatre car les répercussions sur le plan psychologique sont encore plus graves souvent.
L’enfant ayant été violé peut avoir le VIH ainsi que toutes les infections sexuellement transmissibles dont souffre l’auteur du viol.
À cela s’ajoute le tétanos et les infections nosocomiales vu le séjour parfois long fait par ces enfants à l’hôpital.
Ces infections sont souvent graves et ralentissent la guérison. Et comme toutes les autres infections, elles peuvent conduire au décès de l’enfant.
La sexualité de l’enfant ayant été violé est forcément bouleversée. Déjà physiquement même après cicatrisation des Lésions causées par le viol, il y a un grand risque de ne pas retrouver l’anatomie normale de l’appareil génital notamment chez la petite fille. Il y a donc un grand risque de stérilité ou de difficulté à procréer. Sur le plan psychologique, les répercussions existent aussi. Car ces enfants ont difficilement une sexualité épanouie dans le couple.
De tout ce qui précède, il apparait que le viol cause d’énormes problèmes aux enfants innocents qui en sont victimes. Certains parents préfèrent cacher leurs enfants victimes de viol, ils ne veulent pas être la risée des gens. Mais ce qu’ils oublient c’est qu’ils mettent la vie de ces pauvres enfants en danger en ne dénonçant pas l’auteur (quand ce dernier est connu) et surtout en emmenant pas l’enfant à l’hôpital pour des soins adéquats. Le viol tend à devenir un fait normal aujourd’hui puisqu’il est de plus en plus fréquent ; il faut de ce fait sensibiliser les parents pour qu’ils pensent à protéger leurs enfants. L’enfant victime de viol ne peut être blâmé au contraire il a besoin de soins et de suivi psychologique pour avoir une chance de grandir en vivant une vie normale. Que faut-il faire face à ce fait qui prend autant d’ampleur, ce fait qui endeuille des familles, qui détruit la vie d’innocents.
Karimath Foumilayo Lawani, avec la grande collaboration de Dr Cédric ASSOUTO
Chirurgien Pédiatre.
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