Le cancer de sein est le cancer le plus fréquent chez la femme et constitue la principale cause de mortalité par cancer chez la femme .On diagnostique de plus en plus le cancer de sein dans le monde ce qui signifie qu’au Bénin il y a chaque jour de nouveaux cas de cancer du sein qui sont détectés. Le cancer du sein ne touche pas que les femmes. En effet il peut se retrouver chez l’homme(1 pour cent des cas de cancer)
Au Bénin comme partout en Afrique le cancer demeure un problème majeur de santé publique qui n’a pas reçu toute l’attention qu’il faut .En 2012 il y a eu 910 nouveaux cas de cancer de sein dont 476 décès au Bénin. Selon les données du Registre des cancers de Cotonou dirigé par le Professeur Marie-Thérèse AKELE-AKPO, de 2014 à 2015, il y a eu pour la ville de Cotonou 126 nouveaux cas de cancer du sein. Les cancers sont souvent diagnostiqués lorsqu’ils sont déjà à un stade avancé et même après le diagnostic on note le manque de moyens financiers pour faire face au traitement d’où l’urgence de mettre l’accent sur la prévention .Le cancer est une maladie qui met en jeu le pronostic vital. Les traitements du cancer sont très difficiles à supporter et la maladie même est perçue de façon très négative. Le mot cancer fait souvent penser à la mort, à une souffrance indescriptible et son annonce est très mal vécue par le patient et tout son entourage.
Les facteurs de risques du cancer de sein sont multiples on note entre autres
Le facteur génétique. Si une femme a le cancer de sein dans une famille, les sœurs et les filles de cette femme sont plus à risque de l’avoir. La connaissance du risque familial permet de faire un dépistage de cancer de sein ciblé.
Les facteurs hormonaux représentés par les règles précoces (avant 12 ans) une ménopause tardive (après 50 ans), l’absence de grossesse ou une première grossesse tardive (après 35 ans).
L’obésité et les facteurs alimentaires. L’obésité s’accompagne d’une augmentation de graisse dans l’organisme ce qui élève le risque de survenue du cancer de sein.
Le manque d’activité physique et sportive
L’utilisation de contraceptifs oraux pendant plus de 10 ans sans surveillance du gynécologue. Il faut quand-même noter que le risque est très faible.
La consommation excessive d’alcool.
Les facteurs environnementaux : plus fréquents dans les pays industrialisés.
Facteurs histologiques : lésions précancéreuses du sein (hyperplasies atypiques).
Les symptômes du cancer du sein ne sont pas spécifiques, ils peuvent se voir dans d’autres maladies comme les abcès du sein. Lorsque ces symptômes apparaissent il est souvent déjà trop tard. Nous pouvons citer entre autres.
Une boule dure dans le sein
Des douleurs au sein
L’écoulement du mamelon
La peau du sein qui durcit, s’épaissit ou rougit (peau d’orange)
Le mamelon qui est dévié (se tourne vers l’intérieur, l’extérieur,….).
Les principaux traitements du cancer du sein sont :
La chirurgie
La chimiothérapie
La radiothérapie
L’hormonothérapie
Les thérapies ciblées
Les traitements disponibles au Bénin sont : la chirurgie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie et la thérapie ciblée. Ces traitements sont souvent très chers.
Lorsque le cancer est détecté très tôt, le sein peut être conservé et la patiente peut parfois éviter la chimiothérapie avec des taux élevés de guérison .Mais quand le cancer est déjà avancé les chirurgiens sont parfois obligés de pratiquer la mastectomie c’est-à-dire l’ablation du sein. Cette mastectomie est très mal vécue par certaines femmes ; elles ont l’impression d’avoir perdu ce qui les rend femme, leur atout de séduction, leur sensualité. Cela les fragilise et les conduit parfois à un état dépressif. Les cas de rechute après les traitements sont fréquents et cela est dû au fait que les cancers sont découverts de façon tardive ce qui joue défavorablement sur les traitements. Les patientes ayant fini leur traitement vont encore aux consultations de surveillance qui sont d’ailleurs très difficile à supporter pour elles à cause de l’idée de rechute qui plane sur leurs têtes comme l’épée de Damoclès.
De tout ce qui précède, il apparait qu’il faut mettre un accent particulier sur la prévention du cancer de sein. Il est important d’apprendre aux filles déjà à partir de l’adolescence à pratiquer l’inspection et l’autopalpation.
Comment pratiquer l’inspection et l’autopalpation
Pour l’inspection face à un miroir torse nu examinez l’aspect de vos seins dans les positions suivantes : mains sur les hanches, bras le long du corps, bras levés, penché en avant .Regardez si les mamelons sont asymétriques, et voyez s’il n’y a aucune anomalie au niveau des seins.
Pour l’autopalpation, toujours debout face à un miroir, mettre le bras du sein à palper derrière la tête et de l’autre main palper le sein. Placer la main à plat sur le sein et effectuer de petits mouvements circulaires sur toute la surface du sein. Recommencer les mêmes gestes avec le deuxième sein .Ne pas oublier de tâter le creux des aisselles aussi. Lors De votre visite chez le gynécologue ou la sage-femme vous pouvez demander que ces derniers qui sont des spécialistes vous apprennent les gestes d’autopalpation. L’autopalpation doit se faire deux à trois jours après les règles, les seins sont bien souples en ce moment.
Que doit-on chercher au cours de l’inspection et de l’autopalpation
Rougeurs, eczéma ou anomalie du mamelon
Rétraction de la peau ou du mamelon
Inflammation persistante et douloureuse
Nodule ou épaississement de la peau
Nodules à l’aisselle ou au cou
Tout changement sur le sein ou sous l’aisselle
Ecoulement du mamelon
Démangeaison du sein
Lorsqu’une anomalie est découverte lors de l’autopalpation, il est conseillé de ne pas paniquer mais plutôt d’aller dans un centre de santé pour faire les examens adéquats.
Les adolescentes doivent se palper tous les mois, cela doit devenir une habitude car ce n’est que comme cela qu’elles pourront détecter très tôt toute anomalie au niveau de leurs seins.
Les femmes ayant déjà conçu doivent se rendre chez leur gynécologue ou sage-femme au moins une fois par an pour se faire examiner le sein même si tout va bien et qu’elles pratiquent l’autopalpation chaque mois. Les femmes de cinquante à soixante quatorze ans au-delà des examens cliniques doivent faire une mammographie de dépistage tous les deux ans car à cet âge le risque est plus élevé.
L’inspection et l’autopalpation sont des gestes simples mais qui sauvent des vies, faisons-en une habitude.
Karimath Foumilayo Lawani : Présidente de l’ONG Eduquons Autrement
Page facebook : Programme Eduquons Autrement
Personnes ressources
DOCTEUR GNANGNON Freddy : Cancérologue-chirurgien
DOCTEUR Muriel MEHOBA : Gynécologue
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