Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Le pape africain du foot est mort !

Le ciel s’est assombri sur la côte d’azur. Le vieux port a perdu son pape. Sur la canebière les larmes sont devenues l’expression des mots.

À la corniche tout comme à Gorée, La nuit est tombée et depuis le jour refuse de se lever. Car il était une figure tutélaire, Le symbole d’une réussite axée sur la persévérance.

Avant que Diouf ne devienne le pape et que pape Diouf sonne en icône, il lui a fallu combattre les sauvageons, garder âprement château noir, exterminer les marcheurs blancs pour finir par s’asseoir sur le trône de fer.

Du bas, l’homme dont la couleur des lèvres (roses) contrastent avec le teint (noir) a vu le haut. L’intervieweur est devenu l’interviewé, un bon client pour les médias français. Le président de l’Olylmpique de Marseille qu’il a été, fût une mécanique intellectuelle implacable. Avec les phocéens, il s’est donc forgé un ethos social élogieux, devenant ainsi, une grande gueule.

Ses prises de position sont parfois tranchées, mais ses analyses sont presque inattaquables. Sans pour autant verser dans la deification du disparu (chose courante sous les tropiques) il serait malhonnête de ne pas reconnaître les mérites d’un aficionado qui a vécu par et pour le foot.

69 ans, C’est bien insuffisant pour nous qui rêvions Le suivre encore longtemps. Mais dans la course du sauve qui peut, dans l’engrenage Du covid-19, Le soldat a perdu l’ultime combat.

Si dans le monde parallèle qu’il regagne, l’OM existe, aucun doute, son destin de président s’écrira à nouveau. On va se bercer de l’illusion qu’il trouve la félicité. La mort manque vraiment d’ironie.

Herman Rodrigue AMEGAN