« Le pagne tissé: comment en faire un levier pour le développement économique ? », c’est le thème qui a fait parler pendant deux heure, Charlemagne Andoche Amoussou, « LOLO ANDOCHE » sur Café Médias Plus ce vendredi 23 Septembre 2022 à la maison des médias à Cotonou. Pour lui, Le pagne tissé commence par se sentir bien, il commence par se porter bien, progressivement. Le Délégué Général du Festival International du Pagne Tissé, a parlé aussi du FIPAT, le Festival International du Pagne Tissé qui aura lieu du 19 au 23 du mois prochain, mois du consommons local.
Comment se porte le pagne tissé béninois à l’heure actuelle ?
Le pagne tissé commence par se sentir bien, il commence par se porter bien, progressivement nous y travaillons pour qu’il se porte très bien.
Quelles sont les différentes qualités de pagnes tissés qu’on a aujourd’hui au Bénin ?
On en a pas mal, mais nous nous mettons un accent sur le pagne tissé 100% coton, qui est normalement le KANVO, parce-qu’il y a le pagne tissé qui n’est pas 100% coton que les gens tissent avec du file synthétique. Et c’est d’ailleurs ça que beaucoup connaissent, c’est pourquoi quand on parle de KANVO, les gens hésitent d’abord avant de l’acheter. Ils pensent que nous parlons de la même qualité du pagne tissé qu’ils ont connaissance, qui est un pagne tissé à base de tissu synthétique qui est lourd et désagréable à porter. Il y a également un autre tissage qui se fait à l’aide du file de la broderie, c’est le dérivé de Aotchôké, avant que nous ne parlerons du pagne tissé proprement dite qui est le KANVO.
Est-ce que le 100% coton n’est pas disponible que certains préferent utiliser les files synthétiques ?
Exactement, c’est la disponibilité de file qui fait que certains préfèrent utiliser le file synthétique et malheureusement depuis un certain moment, la plus part de ceux qui ont été formés par ceux là ont été formés à base de ces files synthétiques. Après pour les ramener au file coton, ils hésitent, ils tournent en rond. Quand on peut dit que c’est le plus recherché, ils hésitent avant de venir vers ça parceque cela à aussi ses techniques de tissage qui permettent de bien tisser. C’est vrai qu’il y a ce qui se faisait au nord avant où le coton est filé à la main d’abord avant d’être tissé, mais cela est un peu épais et ce n’est pas facile à porter en vêtement parce-que le grammage du file est un peu élevé. Par contre, le file assez fin tout le monde ne sait pas le tissé et beaucoup ont peurs parcequ’ils se disent que ça comporte assez de tracasseries. Cependant, il y a différents types de files retordes qui tiennent bien.
Où est-ce qu’on peut en trouver ces files retordes ? Est-ce qu’il y a des gens qui sont spécialisés dans la livraison de ces files aujourd’hui ?
Entre temps, c’était COTEB qui fournissait ces files à nos tisserands, il y a aussi un monsieur à Parakou qui arrive à fabriquer le file retorde mais entre temps il y a eu un souci d’électricité dans sa zone où il est et donc la machine n’a pas tourné à plein temps pour être rentable. Il y a SITEX également qui le fait mais depuis SITEX est en baisse de régime, elle n’en fait plus trop. Donc les gens sont obligés de les faire venir de l’extérieur. Toutefois, il y a des files de SITEX que d’autres continuent toujours d’utiliser qui sont d’ailleurs très fins et réussir très bien le pagne tissé.
Avec ce qui se fait actuellement au niveau de la zone industrielle de Glo-Djigbé, est-ce que. parmi les entreprises qui sont installées, vous avez connaissance d’une des entreprises qui se spécialise dans la disponibilité de ces files?
À ma connaissance à l’instant, l’entreprise qui est là fait de la filature et en même temps fait le tissage et la confection. Eh donc, les files qu’elle fait sont destinés directement à la filature du vêtement à coudre dans l’usine. Maintenant est-ce qu’ils ont des files à vendre hors de l’usine ? Ça je ne saurais le dire mais cat pourrait venir puisque aujourd’hui il n’y a pas encore un investissement consistant dans la filature tout simplement parce-que le besoin n’est assez élevé. D’ailleurs c’est pour cela que nous nous avons commencé par travailler là dessus afin de créer davantages d’engouement autour du pagne tissé et pour élever le besoin afin que quand une usine va s’installer, elle puisse facilement vendre ses files.
Est-ce que aujourd’hui le pagne tissé selon les normes qu’il faut sont à la portée de tout le monde ? Le coût n’est pas un frein ?
Pas forcément un frein parce-que le pagne tissé soit fin, raffiné avec de coton assez fin jusqu’à ce que ça donne la qualité supérieure, ça demande de travail et de la finesse, c’est comme le TCHIGAN. Aux touchés du TCHIGAN et du TCHIVI, la différence s’observent très rapidement. D’ailleurs c’est n’est pas pour rien que les femmes préferent le TCHIGAN, déjà au touché on sent la douceur et la souplesse. Quand je parle du pagne tissé, la qualité part déjà du file et ensuite de la teinture qui est faite du file donc vous avez de pagnes tissés à des prix accessibles en même temps vous avez des pagnes tissés à un prix élevé. Celui de prix élevés, c’est la colorie, ce sont les motifs, c’est la teinture, c’est la fixation dont on est sûr que après le lavage ça ne se déteint pas, (c’est un travail purement scientifique), c’est la précision dans le grammage, c’est la quantité d’eau bouillie qu’il faut c’est dire qu’il y a plein de travail qui se fait derrière. Par contre, l’autre où les gens tissent directement sans faire toutes ses attentions, le prix est raisonnable, le prix est très accessible. Mais est-ce que la qualité y est vraiment, ça il faut y travailler et en tenir rigueur. Donc ça voudra dire que il en a pour tous mais c’est par GAMME. Il y a le bas de gamme, le moyen de gamme et le haut de gamme dans le pagne tissé, à priori, la plupart préfère le haut de gamme. Maintenant quand on met le haut de gamme en avant c’est clair que son coût doit être un peu élevé.
M. le Délégué Général du Festival International du Pagne Tissé, parlez nous du FIPAT, le Festival International du Pagne Tissé.
Aujourd’hui on est à un mois de la grande soirée du FIPAT. Le Festival International du Pagne Tissé, FIPAT, aura lieu du 18 au 23 du mois prochain, mois du consommons local. C’est pour cela qu’on l’a mis d’ailleurs en Octobre, c’est un produit local, nous sommes un pays producteur de coton. Alors le Festival International du Pagne Tissé aura lieu sur 5 jours. Il y aura des expositions, des défilés, de l’animation autour afin de pouvoir amener beaucoup plus de gens à aller découvrir le pagne tissé, de la gastronomie et tout ceci ce passera à l’hôtel Azalaï autour de la piscine et dans la grande salle. Pourquoi cet événement ? Pourquoi la gastronomie locale autour ? C’est dans la droite ligne du mois du consommons local pour que cela soit un truc entier et du made in Benin (du porter béninois, du manger béninois, de la musique béninoise) . Mieux surplace, il y aura des tisserands qui seront entrain de tisser pour qu’on puisse tisser, voir comment ça se passe avec des différents métiers parce-qu’il y a différents types de métiers. Il y a des métiers qui datent de très longtemps que les gens continuent toujours avec desquels ils ont pu adapter les files 100% coton d’aujourd’hui et faire exactement de belles choses. Il y a des métiers qui ont été améliorés un peu et il y a aussi des métiers qui ont été très améliorés qui vont jusqu’à 150% de larges. Donc c’est tout ça qui faut découvrir et tout ça c’est tissé à la main. Alors au FIPAT, nous aurons des grands créateurs qui viendront des autres pays en dehors de ceux du Bénin et des tisserands qui viendront de l’extérieur Pourquoi ? c’est parceque nous voulons du brassage entre ceux là afin qu’il y ait un partage d’expériences entre les tisserands sur les différents types de tissages et les différentes techniques qu’il y a. Il y a des motifs que certains tisserands béninois ne savent pas forcément faire et ceux d’autres pays le savent sûrement. Je parlais avec un tisserand burkinabé et quand je l’ai dit la largeur que le Bénin fait et le grammage que le fait, il a dit qu’il veut bien venir découvrir ces expériences et voir comment ça se passe pour qu’on arrive à faire un truc aussi magnifique. Donc le festival qui aura lieu pendant tous ces jours, c’est pour mettre vraiment en valeur le pagne tissé et donc il aura un panel de discussion où nous avons invité des experts du coton, de la filature, du pagne tissé et des finances qui nous parleront du Pagne Tissé et les avantages du Pagne Tissé pour la population et ceux qui seront là ce jour. Ça c’est le jeudi et le vendredi, on aura un atelier de formation pour les tisserands surtout sur la fixation de la teinte et également les teintes Bio, parce-que les teintes Bio, il en a qui sont thérapeutiques, donc on va découvrir tout ça dès le vendredi. Par ces teintes Bio, il y en a qui guérit le paludisme, d’autres qui vous fortifie parce-qu’il y a du fer dedans et plusieurs autres produits chimiques. Je préfère m’en arrêter là au risque de tout dévoiler car l’expert même en parlera le jour là lors du panel, de la formation. Nous avons assez d’invités de l’extérieur et du fin fond du Bénin également pour que l’on découvre davantage le pagne tissé parceque beaucoup ne connaissent pas réellement notre pagne tissé et là à partir de cet événement qui ( par la grâce de Dieu va se répéter régulièrement) permet aux gens de venir découvrir, toucher afin qu’on puisse commencer par se l’opproprier et de porter régulièrement. C’est pour nous un grandeur d’emploi énorme, c’est un levier de l’économie parceque ça passe du planteur en passant par la filature, le tisserand, le créateur de mode, les tailleurs qui sont dans les ateliers, etc. Donc c’est pratiquement vous n’importez rien à la limite vous exportez pour faire entrer de la devise. D’ailleurs c’est surtout tout c’est tout ce qui est autour qui nous a poussé à initier ce festival pour qui nous y croyons une réussite car ce sera un grand événement. Nous invitons tous les béninois à visiter parceque l’entrée est à la limite gratuite. Nous avons des sponsors qui vont profiter pour faire quelques ventes surplace pour attirer tout le monde à venir visiter. Quand on vient quelque part, pour prendre du temps à bien regarder, à bien toucher, etc., on a bien envie de manger, on a bien envie de se désaltérer et boire une petite bière donc certains partenaires nous accompagnent là dessus et faciliter également la prise de ses boissons pour avoir la gorge fraîche pour bien rentrer et mieux réfléchir sur l’achat du tissu et revenir pour en acheter.
Est-ce qu’il aura tous les maillons qui entrent dans la fabrication du Pagne Tissé seront présents ?
Vous aurez tous ceux qui interviennent dans la ligne surplace. Vous aurez la SODECO, l’AIC, vous allez voir du coton pur surplace, du coton travaillé ce que ça donne. Le file, comment ça se présente. La teinte, après teinture comment ça se présente. Le tissage, comment ça se fait et qu’est-ce que ça donne. Il y aura tout ça sur les espaces que nous allons mettre en place.
Ceux qui viendront exposer, est-ce que c’est déjà bouclé? Il y a t-il des sélections qui sont déjà faites ou bien tous tisserands désireux de participer au FIPAT peuvent venir exposer ?
Nous avons créé un site où il y a un lien par lequel les gens se sont inscrits. Beaucoup ce sont inscrits à partir du lien et d’autres qui ne peuvent par le faire, nous ont appelé et on les a aidé à s’inscrire sur la plateforme. En plus de ça nous avons essayé de connaître les gens triés pour que ce soit réellement ce que nous voulons qui va être là. Que ça soit réellement du coton, que ça soit réellement de vrai KANVO qui soit là. Il ne faudrait pas qu’on dise quelques choses et surplace on voit autres choses. Donc nous avons travaillé sur cet aspect et même le défilé, nous avons exigé que le défilé soit du 100% Kanvo ou à la limite du 100% coton mais beaucoup plus du Kanvo.
La trentaine de mannequins retenue après le casting d’il y a une semaine seront ils tous habillés en Kanvo lors du défilé ?
D’abord ces jeunes filles et garçons qui ont été retenus la dernière fois, ce sont les mannequins et ils vont tous défilés en Kanvo. Je peux vous dire que des évènements de mode qui se font au Bénin, c’est réellement la première fois que j’ai vu qu’il y a de vrais mannequins, de bonnes factures au Bénin. La plus part du temps, nous amenons beaucoup de mannequins d’ailleurs, de l’extérieur, franchement, on a eu de très bons mannequins. On a mis la barre haute puisque nous avons fait venir pour le casting des jurys qui ne sont pas tous béninois. Il y a Monsieur Kasterman, qui est un créateur de mode béninois, il y a un togolais qui organise assez d’événements et ces événements sont des évènements toujours réussis de très belles, des évènements magnifiques donc il s’y connait assez bien et nous avons une créatrice qui est venue de la France, Madame Kleuvette, qui nous a accompagné également ce jour là. Elle était descendue uniquement pour ça. Actuellement elle séjourne quelques jours à Lomé avant de préparer sa collection pour le défilé. Donc c’est pour vous dire que nous avons quand même élevé le niveau pour choisir les meilleurs. J’étais même étonné de voir qu’il y a autant de mannequins au Bénin parceque j’avoue qu’à l’inscription nous avons eu près de 500 mannequins inscrits en ligne. Sur le 500, on a trié d’abord en ligne et après on a retenu 200 qui sont venus et c’est finalement dans les 200 qu’on. a choisit une trentaine. Donc ça a été bien filtré en termes de tailles, de carures, de démarches, de presta ces, parceque c’est le mannequin qui vend l’événement. Si les mannequins ne sont pas à la hauteur c’est n’est pas bien. Il faut qu’on arrête de faire de petits événements au Bénin, il faut qu’on fasse des évènements pour faire grandir la chose parceque pour nous le pagne tissé, il faut le mettre à un niveau ou beaucoup aspirent à le porter.
Transcription : Jeraud LANGANFIN GLELE
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