Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

le Ministre de la santé mobilise la troupe du CHUMEL

Il y a quelques jours, un membre du personnel sanitaire du Centre Hospitalier et Universitaire de la Mère et de l’Enfant Lagune (CHUMEL) de Cotonou a été touché par le covid-19 , 106 autres personnes (membres du personnel) ont du être placées en quarantaine, mais l’équipe reste professionnelle et solide. Le mental visiblement en place, elle ne compte pas abdiquer face à ce coup foudroyant asséné par la Covid-19. A leurs côtés ce vendredi 10 avril 2020, le Ministre de la santé Monsieur Benjamin HOUNKPATIN qui, en bon capitaine a trouvé les mots appropriés pour mobiliser et galvaniser le moral de la troupe encore debout.  »C’est un engagement, un sacerdoce. Plaise à Dieu aucun de nous ne tombera au combat », a-t-il lâché face à des agents et cadres tout aussi déterminés.

Quelques propos du Ministre de la santé face au personnel du CHUMEL

 »Je voudrais insister encore une fois sur notre rôle en tant qu’agent de santé. En tant qu’agent de santé nous devons toujours être des modèles. Heureusement notre collègue se porte bien. Cela aurait été plus grave. Mais elle a été prise en charge très tôt et il n’y a pas de problème actuellement. Cela doit nous interpeller sur notre rôle et notre responsabilité. Comme vous le savez nous sommes appelés à être en contact avec énormément de personnes dans la population de par notre fonction de soignant. Et de fait, si nous avons des comportements qui nous exposent, nous pouvons facilement aggraver la chaîne de transmission et de propagation de la Covid-19. Nous devons toujours avoir cela à l’esprit et nous rappeler que nous sommes peut-être parmi les sources de dissémination les plus dangereuses mais également nous sommes les plus exposés puisque nous sommes en contact permanent avec les patients. C’est pour cela que je voudrais saluer votre courage, votre abnégation, votre ardeur et votre engagement dans la continuité des soins que vous prodiguez à la population.

Il est vrai, nous avons prêté serment. Il faut de l’engagement et de la détermination pour continuer le combat. Si nous baissons les bras nous mourrons d’autres choses que de la Covid-19 »

Les cas de Covid-19 ne doivent pas être soignés dans les structures sanitaires

 »Nous ne souhaitons pas que les cas de Covid-19 soient soignés dans les structures sanitaires. Vous comprenez aisément au regard de ce qui vous est arrivé que si cela entre à l’intérieur d’une structure elle devient paralysée. Et de fait, les populations ne mourront pas de la Covid-19, mais mourront des autres affections.

Quand je prends l’exemple du CHUMEL, s’il n’avait pas eu rapidement ce dispositif pour tamponner le flux, ç’aurait été une cascade de décès maternel qu’on aurait pu avoir. Heureusement et très rapidement, le système sanitaire a été réorganisé pour faire face. Il ne faudrait pas que ce genre de situation s’étende. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est indispensable de ne pas exposer le système sanitaire en amenant sciemment dans les structures sanitaires les cas de Covid-19. D’où l’importance du tri qui doit être fait, de l’identification d’une salle d’isolement où les cas suspects doivent être rapidement réorientés avant d’être référés vers les structures de prise en charge identifiées.

Nous avons actuellement 5 (cinq) structures de prise en charge au plan national pour le Covid-19

Nous avons identifiés 5 structures de prise en charge sur toute l’étendue du territoire national. Il s’agit du site de l’ex-école nationale de Police à Cotonou, du site de l’hôpital de zone d’Abomey-Calavi qui est en cours de finition, du site de l’hôpital de zone d’Allada, du site de l’hôpital d’instruction des armées de Parakou et du site du CHD de Natitingou’. En dehors de cela, dans chaque zone sanitaire, il y a désormais un centre de dépistage vers lesquels seront orientés systématiquement les cas qui paraissent suspects pour qu’on puisse voir si ce sont des cas potentiellement positifs ou orientant vers la Covid-19. Avec ce dispositif je pense que nous allons faire en sorte de ne pas être gravement touchés comme cela s’est vu ailleurs parce que les agents de santé sont au front et sont les plus exposés ».

Ensemble, Disons NON à la stigmatisation

 »Au sujet de la stigmatisation dont fait l’objet le personnel du CHUMEL dans son environnement quotidien, de la part d’amis ou de voisins au quartier, je voudrais vraiment lancer un appel à la population. Avoir un cas de COVID 19 à côté ne signifie pas forcément qu’on a été contaminé. Avoir un cas dans une structure, ne signifie pas que tout le monde est contaminé. La preuve, nous sommes là avec eux. Et s’il fallait vraiment les stigmatiser nous ne serions pas là. Je voudrais vraiment lancer un appel à toute la population pour que ceux qui sont exposés à la COVID-19 en général et en particulier le personnel du CHUMEL ne soit pas stigmatisé. Il en est de même pour les cliniques privées qui ont été touchées récemment. Il ne faudrait pas que ces structures fassent l’objet de stigmatisation. Je voudrais insister sur ces messages pour qu’ensemble nous puissions en serrant nos coudes en mettant en commun nos efforts venir à bout de cette pandémie ».