Après avoir couvert trois élections présidentielles, c’est pour la première fois qu’à deux semaines du dépôt des dossiers de candidatures, je suis un candidat qui ne dit pas un mot sur son projet de société pendant un débat de 90 minutes. Un gâchis, synonyme d’impréparation.
Je faisais partie des 421 internautes qui ont suivi le Professeur Joël Aivo, et je conclus d’emblée que pendant plus d’un an et demi, le Professeur Joël Aivo a été incapable de créer un parti politique. C’est le premier élément qui montre qu’il n’assume pas pleinement le rôle qu’il s’est assigné. Il entretient le flou et nage entre le technique et le politique, en tenant un discours presque pervers.
C’est ce même handicap qui a fait rater aux FCBE, au PRD, au MOELE-Bénin et autres, le tournant de 2019 suite aux réformes politiques. Boni Yayi le comprendra d’ailleurs très tard, en créant le parti « Les Démocrates », mais après les communales.
L’année 2019 fait aujourd’hui, que tous ceux qui ont pourfendu les réformes politiques se retrouvent d’office un peu en marge de la nouvelle marche politique ; et donc de 2021. La seule porte de sortie étant de présenter une offre crédible pour obtenir le parrainage des élus.
Malheureusement les aspirants à la Marina comme Joël Aivo, sans projets de société sont très nombreux. L’absence de projet de société du Professeur Aivo, est donc le véritable problème. Malgré sa détermination, il ne pourra participer à la présidentielle de 2021, parce qu’il refuse de présenter son projet devant les élus FCBE, UP, et BR pour solliciter le parrainage. La vérité c’est qu’il n’en possède pas.
Si ce qui a poussé Joel Aivo à être candidat remonte à Mai 2019, nous devons aujourd’hui au nom de la vérité et de l’histoire, rappeler que les scènes de guerre de 2019, ne sont pas imputables à Patrice Talon, encore moins à l’Assemblée Nationale qualifiée de ?parlement illégitime ». Ces scènes de guerre que déplore le Professeur Aivo, et les morts engendrés à l’occasion des législatives de 2019 ont eu pour ferment les réformes politiques, mais surtout le refus de Boni Yayi et de ses fidèles de prendre le train en marche. C’est de l’histoire ancienne. Mais, regrettons nos compatriotes tombés, même si les vrais instigateurs continuent de tirer les dividendes politiques après avoir manipulés les esprits faibles et moins éclairés.
Cette dernière sortie de Aivo avant la présidentielle illustre, l’échec d’un supposé candidat, profane du marketing politique, et qui, sans stratégie, s’est lancé dans une aventure sans tenir compte du nouvel écosystème politique au Bénin. D’ailleurs sa posture, loin de celle d’un homme d’Etat ce 24 janvier 2020, révèle l’activisme politique dont il a fait montre depuis quelques semaines.
Joel Aivo ne peut pas être Président de la République.
Tout simplement parce qu’au Bénin, l’environnement politique actuel ne saurait s’accommoder des drames sociaux, des suicides, de la précarité de l’emploi, et des problèmes de famille comme mobile à l’alternance politique. Nous sommes en 2021, et le Bénin a fait plus de progrès économiques sur le continent, qu’aucun autre pays ces quatre dernières années.
Si enfin l’urgence pour Joël Aivo est le rassemblement des Béninois autour des valeurs démocratiques séculaires, il devrait alors sans plus tarder, créer un parti politique, et commencer à diffuser ses idées en attendant 2023 et 2026. Tout change, et en se faisant porte-parole du front anti-Talon, il marche à reculons, avec d’anciens acteurs politiques qui ont échoué dans la construction du pays.
Pour être aujourd’hui Président de la République, il faut rassembler les Béninois. Le seul creuset pour le faire reste un parti politique national. Monsieur Aivo, même candidat, ne fera pas le score de Adrien HOUNBGEDJI, ni celui de Bruno Amoussou, encore moins ceux de KOUKPAKI et Bio Tchané en 2016. Après 30 ans, il a été clairement établi , qu’appartenir à une région ne suffit plus pour prétendre au fauteuil présidentiel. Il faut être populaire, mais aussi national. Auquel cas, Adrien Houngbédji, originaire de la même région que Aivo aurait été Président de la République plus d’une fois.
JEM.
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