Par Caroline Berns, Responsable Talent Acquisition, Ericsson Moyen-Orient et Afrique
Alors que des individus, des familles et des organisations du monde entier se rassemblent pour célébrer la Journée internationale de la femme le 8 mars, beaucoup se focaliseront sur l’élément « humain » : célébration des réalisations des femmes, collecte de fonds pour des organisations caritatives axées sur les femmes et sensibilisation à l’égalité des femmes.
Agir de la sorte est crucial, mais ne suffit pas. Rares sont ceux qui se pencheront sur les arguments économiques en faveur de l’égalité des genres : le fait même que la promotion de l’égalité des genres soit extrêmement logique au plan économique. Partout dans le monde, c’est peut-être ce qui, en fin de compte, incite les entreprises à prendre des mesures en faveur de l’égalité des genres.
Comme nous le savons tous, les organisations résilientes et commercialement viables jouent un rôle essentiel dans la croissance économique mondiale et dynamisent les économies nationales. Au sein de ces organisations, les femmes représentent bien sûr la moitié du potentiel d’emploi total, ce qui signifie que le développement des talents des femmes renforce, à son tour, l’avantage concurrentiel d’une organisation particulière.
Les statistiques parlent d’elles-mêmes : une récente étude de McKinsey portant sur 1 000 entreprises de 12 pays a révélé que les sociétés ayant pris des mesures pour améliorer l’égalité des genres étaient plus rentables que les moyennes nationales. Une autre étude de Catalyst sur les entreprises du classement Fortune 500 a montré que les organisations ayant un niveau élevé d’égalité des genres dans les postes de direction avaient un rendement des capitaux propres de 35 % supérieur à celui des entreprises qui n’avaient pas pris de mesures similaires.
En outre, une étude de l’EY portant sur les 200 premières entreprises de services publics à travers le monde a mis en évidence que les organisations dont les conseils d’administration présentent un niveau élevé d’égalité entre les genres ont un meilleur retour sur investissement. De fait, les 20 services publics les plus diversifiés ont obtenu de meilleurs résultats que les 20 derniers, une différence qui pourrait se chiffrer en millions de dollars ou plus.
À un niveau macroéconomique plus large, la parité entre les genres sur le marché du travail se traduirait par une augmentation du PIB mondial de 12 à 28 000 milliards de dollars. Pour mettre les choses en perspective, cela correspond approximativement à la valeur des économies américaine et chinoise d’aujourd’hui, combinées.
Dans toute la région, voire dans le monde entier, il reste du travail à faire. Le rythme rapide des changements technologiques signifie que les femmes doivent continuer à être fortement représentées dans l’enseignement supérieur, pour leur permettre de jouer un rôle égal dans l’économie future.
Alors que les gouvernements de la région se sont collectivement engagés à divers degrés en faveur de l’égalité des genres et que de nombreux programmes locaux ont été mis en place, dans le secteur privé, il subsiste un manque préoccupant dans la compréhension réelle de ce que signifie l’égalité. De nombreux facteurs doivent être pris en compte en termes d’égalité de rémunération, telles que les primes et les actions. L’examen d’une grande variété de facteurs permettra d’assurer une véritable parité entre les genres.
Nous avons déjà souligné l’énorme avantage qu’aurait pour une entreprise le fait d’avoir des femmes à des postes de direction et à des postes de cadres. Là encore, les entreprises de la région doivent redoubler d’efforts. Il s’agira notamment de cultiver très tôt les jeunes talents féminins, de les encourager à assumer des responsabilités supplémentaires et de leur donner les compétences dont elles ont besoin pour réussir.
La pandémie de Covid-19 a, bien sûr, exacerbé la nécessité de se concentrer sur ces questions. Le WEFs 2020 Gender Gap report sur l’écart entre les genres, par exemple, a mis en lumière que si les femmes représentaient 39 % de la main-d’uvre mondiale, elles comptaient pour 54 % de toutes les pertes d’emploi. La pandémie a également intensifié les défis auxquels les femmes étaient déjà confrontées ; ainsi, les mères qui travaillent ont toujours fait un « double shift », une pleine journée de travail, suivie d’heures de travaux domestiques et à prendre soin des enfants. En raison de cette dynamique, une étude de McKinsey menée en partenariat avec LeanIn.Org aux États-Unis a révélé que plus d’une femme sur quatre envisage ce que beaucoup auraient considéré comme impensable il y a quelques mois à peine : rétrograder dans leur carrière ou quitter complètement le marché du travail. Dans ce contexte, il est grand temps de doubler, voire de tripler, les efforts pour faire en sorte que ces problématiques soient abordées.
Cette année, le thème de la Journée internationale de la femme est #ChooseToChallenge (Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19). Dans tous les secteurs, voilà ce que doivent faire les entreprises de ce pays et de la région MENA : remettre en question et dénoncer les préjugés sexistes et choisir de changer les choses.
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