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Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle ;
Monsieur le Président de la Cour Suprême ;
Madame la Présidente de la Haute Cour de Justice ;
Monsieur le Président de la Haute Autorité de lAudiovisuel et de la Communication ;
Monsieur le Président du Conseil Économique et Social ;
Monsieur le représentant du gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau de lAssemblée Nationale et de la Conférence des Présidents ;
Honorables députés à lAssemblée Nationale et chers collègues ;
Monsieur le Médiateur de la République ;
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs.
Je voudrais, avant tout propos, vous dire ma satisfaction et mon grand plaisir de vous accueillir à la présente cérémonie d’ouverture solennelle de la deuxième session ordinaire de l’année 2020.
Nous voici de retour à l’hémicycle, après une courte durée de repos qui n’est en réalité qu’un temps de pause, puisqu’en définitive, le député en tant que représentant du peuple na pas de temps de repos, les activités de terrain obligent.
Cette session s’ouvre comme la précédente, dans une simplicité inhabituelle. C’est pourquoi, je voudrais avant tout propos, présenter mes sincères regrets à nos invités de marque habituels qui nous ont de tout temps honorés de leur présence en de pareilles occasions mais qui, pour des raisons liées au contexte pandémique actuel, n’ont pu être associés à la présente cérémonie.
Mon allocution abordera les points suivants :
le vote des lois ;
le contrôle de l’action gouvernementale ;
la reddition des comptes ;
le budget ;
la pandémie du coronavirus ;
l’appel à la paix ;
l’appel aux travailleurs.
LA FONCTION LEGISLATIVE
Distingués invités,
Chers collègues députés,
Nos vacances ont été de courte durée parce qu’en dehors de la première session ordinaire de lannée qui généralement s’étale sur trois mois, l’Assemblée nationale a enregistré cinq autres (05) sessions extraordinaires au cours desquelles d’importants dossiers ont été examinés. Au total, vingt-trois (23) lois ont été adoptées au nombre desquelles je voudrais mentionner quelques-unes jugées importantes :
la loi n° 2020 – 08 portant modernisation de la justice ;
la loi n° 2020 09 portant création, mission, organisation et fonctionnement du Haut-commissariat à la prévention de la corruption en République du Bénin ;
la loi n° 2020 -13 portant interprétation et complétant la loi n° 2019-43du 15 novembre 2019 portant code électoral ;
la loi n° 2020 -14 modifiant et complétant la loi n° 2017 – 41 du 29 décembre 2017 portant création de la Police républicaine ;
la loi n° 2020 -15 modifiant et complétant la loi n° 90-016 portant création des Forces armées béninoises ;
la loi n° 2020 -16 portant statut spécial, des personnels de la Police républicaine ;
la loi n° 2020-17 portant statut spécial des fonctionnaires de la Douane ;
la loi n° 2020-18 portant statut spécial des fonctionnaires des Eaux, Forêts et Chasses ;
la loi n° 2020-19 portant statut spécial des personnels des forces de sécurité béninoise ;
la loi n° 2020-20 portant création, organisation et fonctionnement des entreprises publiques en République du Bénin ;
la loi n° 2020-23 modifiant la loi n° 2001-37 du 27 août 2002 portant organisation judiciaire en République du Bénin, telle que modifiée par la loi n° 2016-15 du 08 juillet 2016 et modifiant et complétant la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013 portant code de procédure pénale en République du Bénin ;
la loi n° 2020-24 portant création de la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Bénin ;
la loi n° 2020-25 portant modification de la loi n° 2018-17 du 25 juillet 2018 relative à la lutte contre le blanchissement de capitaux et le financement du terrorisme en République du Bénin ;
la loi n° 2020-26 portant révision de la loi n° 2017-04 du 19 octobre 2017 portant code des marchés publics en République du Bénin ;
la loi n° 2020-27 portant modification de la loi n° 2019-05 du 18 juin 2020 portant organisation du secret de la défense nationale en République du Bénin.
L’empressement avec lequel ces lois relatives à l’organisation de certaines institutions ont été votées, découle de l’amour que nous, représentants du peuple avons pour nos mandants. En effet, il y a un amour dit élicite qui consiste dans les actes procédant directement de la vertu de charité envers les personnes et les peuples. Il y a également un amour impéré : ces actes de charité qui poussent à créer des institutions plus saines, des réglementations plus justes, des structures plus solidaires. Ainsi, « l’engagement tendant à organiser et à structurer la société de façon à ce que le prochain nait pas à se trouver dans la misère est un acte de charité tout aussi indispensable ». C’est de la charité que d’accompagner une personne qui souffre, et c’est également de la charité tout ce qu’on réalise, même sans être directement en contact avec cette personne, pour changer les conditions sociales qui sont à la base de sa souffrance. Si quelqu’un aide une personne âgée à traverser une rivière, c’est de la charité exquise, mais le dirigeant politique lui construit un pont, et c’est aussi de la charité. Si quelqu’un aide les autres en leur donnant de la nourriture, c’est de la charité mais l’homme politique qui crée pour lui un poste de travail exerce un genre très élevé de charité qui ennoblit son action politique.
En dehors de cette masse d’activités, l’Assemblée nationale s’est donnée un ordre du jour achalandé d’importants et urgents dossiers les uns que les autres, quelle se doit d’examiner au cours de cette session et au nombre desquels il me plaît de citer quelques-uns notamment :
le projet de loi portant autorisation de ratification, du Traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires adopté, le 07 juillet 2017 à New York et signé par le Bénin, le 26 septembre 2018 ;
le projet de loi portant autorisation de ratification, de la Convention portant création de l’Alliance pour le Bio digesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre, adoptée à Ouagadougou, le 04 octobre 2018 ;
le projet de loi portant code de nationalité béninoise ;
le projet de loi portant statut du barreau de la République du Bénin ;
le projet de loi portant loi organique sur le Conseil Economique et Social ;
le projet de loi portant statut des magistrats de la Cour suprême ;
le projet de loi modifiant et complétant la loi n° 97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l’administration territoriale de la République du Bénin ;
le projet de loi relative à l’octroi de pension et autres avantages aux anciens Présidents des Institutions prévues par la Constitution ;
le projet de loi portant création, organisation et fonctionnement des offices à caractère social, culturel et scientifique ;
le projet de loi sur la biosécurité en République du Bénin ;
le projet de loi organique sur la Cour des Comptes ;
le projet de loi modifiant et complétant la loi n° 2018-18 du 12 juillet 2018 portant régime juridique de bail à usage domestique en République du Bénin ;
le projet de loi fixant le cadre général de gestion des projets d’investissement public ;
le projet de loi portant définition et répression de l’usure en République du Bénin ;
le projet de loi relative à l’insertion et à la réinsertion professionnelles des allocataires de bourses, d’études et stages ;
le projet de loi portant régime financier des collectivités territoriales en République du Bénin ;
le projet de loi portant protection de la santé des personnes en République du Bénin ;
le projet de loi portant conditions de création, mission, organisation et fonctionnement des organisations interprofessionnelles agricoles en République du Bénin ;
le projet de loi relative au taux d’intérêt légal en République du Bénin ;
la proposition de loi portant hygiène publique en République du Bénin ;
la proposition de loi portant gestion des produits chimiques et de leurs déchets en République du Bénin ;
la proposition de loi sur les cérémonies ruineuses ;
la proposition de loi portant obligation de souscription d’assurance par tout utilisateur d’un véhicule terrestre à moteur en République du Bénin ;
la proposition de loi modifiant et complétant la loi n° 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction ;
la proposition de loi modifiant et complétant la loi n° 92-021 du 21 août 1992 relative à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, etc.
Mesdames et Messieurs,
Ces efforts remarquables et sans répit confirment une fois encore la qualité d’un parlement résolu à relever le défi qu’il s’est fixé, celui d’un parlement de développement au service de la population béninoise.
C’est le lieu de remercier et de féliciter chaleureusement mes collègues députés, pour l’endurance et les efforts dont ils ont fait montre quotidiennement dans l’accomplissement de leur devoir constitutionnel et citoyen.
L’engagement de la huitième législature d’opérer d’importantes réformes au sein de l’institution s’est poursuivi au cours de la précédente session avec l’adoption de la Résolution n° 2020-01 du 14 juillet 2020 portant révision du Règlement intérieur et qui a pour conséquence immédiate, la mise en place au sein du Secrétariat général administratif dune Direction des services de l’information et de la communication et dune Cellule d’audit interne rattaché directement au Président avec les démembrements que ces nouvelles structures impliquent.
Notre souci permanent est de rationaliser les ressources de l’Assemblée nationale à travers une gestion optimale et transparente des deniers publics que le gouvernement met à notre disposition.
II- LE CONTROLE DE LACTION GOUVERNEMENTALE
Si nous nous référons à la dernière publication de Afize D. ADAMON, « LE PARLEMENT BENINOIS EN MOUVEMENT » Vie et uvre de la septième législature (2015-2019) éd de novembre 2019 de la fondation FRIEDRICH EBERT, de la page 360 à 362 où le premier vice-président lors de la présentation de vue au Président de l’Assemblée nationale Me Adrien HOUNGBEDJI déclarait :
« sur le plan du contrôle de l’action gouvernementale qui constitue l’autre volet de notre mission constitutionnelle, 105 questions orales avec débats ont été formulées à l’endroit du gouvernement dont seulement 26 ont été examinées ; sur les 05 questions orales sans débat, une seule a été examinée. S’agissant des questions écrites, Monsieur le Président, nous en avons déposées 27, seulement 06 ont reçu une réponse et 21 réponses sont encore attendues de la part du Gouvernement. Enfin, 20 questions d’actualité ont été examinées sur les 42 formulées par les Honorables Députés. »
« Au total, 179 questions ont été adressées au gouvernement, mais malheureusement seules 53 ont obtenu une suite favorable. Il est donc aisé de constater que le contrôle de l’action gouvernementale reste le maillon faible de notre législature. Cela enfreint à l’une des missions fondamentales de notre institution parlementaire. Le contrôle de l’action du gouvernement par le Parlement est l’un des outils essentiels, pierre angulaire de la démocratie. Il permet de rendre l’exécutif redevable de ses actions et d’assurer l’application efficace des politiques publiques autant qu’il est un indicateur de la bonne gouvernance. C’est à travers son exercice que le Parlement garantit l’équilibre des pouvoirs et affirme son rôle de défenseur des intérêts du peuple. »
« Sur ce chapitre, je note que votre volonté plusieurs fois rappelée, les alertes données dans mon discours de vux de 2017 et 2018 à cette même tribune n’ont pas permis d’inverser la tendance. En effet, sur dix-sept (17) questions d’actualité enregistrées en 2018, quatre (4) seulement ont été examinées. Aucune question orale avec débat n’a été examinée sur dix- neuf (19) enregistrées. Et plus grave, de novembre 2016 à ce jour, aucune question écrite n’a reçu de réponses de la part du Gouvernement. »
« Beaucoup d’efforts restent donc à faire. Et comme vous aimez à nous le répéter, Monsieur le Président, l’objectif majeur de la septième législature est de redorer l’image de l’Assemblée nationale en faisant en sorte que, par la qualité et le sérieux de notre travail, nous puissions efficacement accompagner les efforts chaque jour renouvelés de notre peuple pour son développement, économique et social. »
« Monsieur le Président, au regard du calendrier électoral, le calendrier de renouvellement de l’Assemblée nationale, je note avec tristesse qu’il ne sera peut-être pas possible d’espérer que nous pourrions mettre à profit le peu de temps qu’il nous reste, pour corriger un tant soit peu cet état de chose. »
En réponse, le président Adrien HOUNGBEDJI reconnait tout ce qui a été dit par son plus proche collaborateur, il promet de mettre tout en oeuvre pour inverser la tendance. Puis, il rappelle avoir organisé en novembre 2016 une rencontre avec les membres de la conférence des présidents de l’institution parlementaire pour réfléchir sur la question. La réunion avait retenu que soient consacrées aux travaux de contrôle de l’action gouvernementale, les journées de mardi et de jeudi de chaque semaine. Ce qui devrait permettre d’améliorer les choses. Malheureusement, tout est resté tel. Il invite la prochaine législature à s’y mettre pour relever ce chantier. »
C’est dire que le mal dont nous souffrons et que nous dénonçons à suffisance vient de loin et n’est pas une spécificité de la huitième législature.
Mais voilà, nous y sommes et notre riche parcours au sein de l’institution parlementaire devrait nous préparer à recevoir ce témoin de la course de relais dans le domaine du contrôle de l’action gouvernementale, mais en réalité, notre embarras se situe au niveau de la difficulté à établir des priorités lorsque tout semble urgent.
Ne faudrait-il pas dépasser les méthodes fondées sur les débats en plénière autour des questions orales, débats qui n’apportent aucune valeur ajoutée à la transformation sociétale dont nous rêvons tous ?
Et lorsque la course de relais doit se poursuivre sur un terrain plein d’aspérités sans égard aux sinuosités des questions de gestion, que faut-il faire ?
Contrôler l’action de l’exécutif, c’est bien ! Mais ne dit-on pas que si la cour du mouton est sale, il ne revient pas au cochon de le lui dire ? Comment gérons-nous au parlement les ressources mises à notre disposition ?
Nous avons pour mission constitutionnelle le contrôle de l’action gouvernementale. Certes ! Ceci s’entend que nous devons montrer l’exemple et balayer d’abord devant notre porte. C’est dans cet esprit, que j’ai mis en place au sein du Secrétariat général administratif, des commissions ad hoc qui ont eu pour mission d’investiguer et de contrôler la gestion financière de l’assemblée nationale, gestion 2019 ; de certaines organisations à savoir : l’association nationale des anciens parlementaires du Bénin (ASNAP), la Mutuelle du Personnel de l’assemblée nationale (MUPAN) et le Réseau des Journalistes accrédités au Parlement (REJAP).
Ces différentes commissions ont déposé leurs rapports avec des recommandations pertinentes dont la mise en œuvre méthodique avec esprit de suite permettra d’établir un accord-cadre de collaboration entre chacune de ces organisations et l’assemblée nationale et d’assainir de manière substantielle, la gestion des fonds publics mis à leur disposition.
Dans le même registre, je voudrais préciser que, des actions sont en cours pour assainir le paysage médiatique au sein de notre institution, à travers des règles qui définissent de façon claire, le nouveau partenariat entre les promoteurs des médias et l’assemblée nationale.
Mesdames et Messieurs,
Le diagnostic des freins à la bonne gestion des matières dans notre administration, a révélé que les cadres parlementaires doivent être formés afin de s’approprier les techniques efficaces pour relever le défi dune gestion saine, rationnelle et normative du patrimoine non financier de l’assemblée nationale.
C’est dans ce cadre qu’il a été organisé du 22 au 23 septembre 2020 à l’hôtel « les résidences Céline » de Kétou, un séminaire sur la gestion du patrimoine non financier de l’assemblée nationale.
Ce séminaire vise à renforcer les capacités techniques des fonctionnaires chargés de la tenue de la comptabilité des matières en vue de sécuriser et d’assainir la gestion des biens mobiliers et immobiliers du patrimoine de l’assemblée nationale.
Au terme des travaux de cet atelier, des pistes de réformes qu’il faudra très vite traduire dans la réalité se sont dégagées. Il s’agit notamment de l’internalisation du cadre juridique de la comptabilité des matières et la mise en œuvre des outils de gestion du patrimoine non financier de lAssemblée nationale.
Chers Collègues, ce qui précède ne signifie nullement que nous renonçons aux méthodes classiques préconisées par la loi fondamentale dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale ; bien au contraire, pendant cette période, lAssemblée nationale aura donc droit aux réponses des questions posées au Gouvernement et qui sont en attente ainsi que celles qui seront certainement posées par les parlementaires sous toutes les formes prévues par notre Règlement intérieur.
Je sais pouvoir compter sur votre sens du devoir chers Collègues, pour que les interrogations et doléances recueillies pendant les vacances parlementaires au contact de nos mandants, fassent l’objet de questions, voire d’interpellations du Gouvernement afin de donner de la matière et de la visibilité à ce volet de notre mission constitutionnelle perçue parfois comme un talon d’Achille en raison de l’immobilisme qui semble gagner notre législature en la matière. Comme Jai eu à le dire à plusieurs occasions déjà, les commissions permanentes notamment celle des finances et des échanges devaient s’investir plus dans la mission de contrôle des entreprises publiques et sociétés d’Etat pour mieux apprécier leur gestion.
C’est le lieu d’inviter à nouveau ces commissions à faire usage du pouvoir d’information ou d’enquête que leur confère notre Règlement intérieur en son article 36 afin de permettre à lAssemblée nationale d’exercer, à travers les rapports quelles produiront, un contrôle sur la politique du Gouvernement.
C’est le lieu et le moment de remercier sincèrement et particulièrement le président de la commission des finances et des échanges, l’honorable GBENONCHI Gérard qui, saisissant la perche que nous lui avons tendue, nous a adressé une feuille de route dans le cadre des missions dévolues à sa commission relative au contrôle des Entreprises publiques et semi-publiques. C’est aussi le moment de remercier le Président de la commission de défense et de la sécurité, l’honorable GBADAMASSI Rachidi, qui, dans le cadre des missions dévolues à sa commission a initié un projet de tournée dans les centres d’incarcération. Cependant, je souhaiterais que cette mission soit menée de façon conjointe avec la commission en charge des droits de l’homme.
III- LA FONCTION DE REPRESENTATION
Distingués invités,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Du 28 septembre au 1er octobre dernier, Jai effectué dans le Nord-est du Bénin une mission parlementaire de solidarité dans les zones frappées par la montée des eaux du fleuve Niger. Les dégâts constatés sur place sont énormes et partent des pertes en vies humaines à la dévastation des hectares de cultures vivrières en passant par la dégradation des infrastructures routières, coupant une bonne partie des populations sinistrées du reste du Bénin notamment celles de la Commune de Karimama.
Au-delà de l’émotion suscitée par les dégâts constatés par la délégation parlementaire, j’estime que cette situation dramatique nécessite des actions urgentes à deux niveaux pour soulager les peines des populations en détresse.
A court terme, nous pouvons, en nous fondant sur nos prérogatives constitutionnelles, interroger le Gouvernement sur les mesures qu’il a prises pour soulager ces populations et utiliser notre droit d’amendement de la loi de finances pour faire des propositions dans le sens dune amélioration des souffrances des populations affectées par le drame. Avec l’appui du Gouvernement, nous pouvons donc proposer des mesures dans le budget de 2021 pour prévenir, voire résoudre à court terme les problèmes auxquels les populations du bassin du fleuve Niger sont confrontées.
Dans le moyen et long termes, il faudra travailler à la réhabilitation de la route Guéné-Karimama longue de 45 kilomètres et à la construction de digues pour retenir et exploiter à des fins agropastorales l’importante quantité d’eau que le fleuve Niger et ses affluents déversent sur le Bénin.
C’est le rôle du Parlement de travailler en collaboration avec le Gouvernement pour trouver des solutions aux problèmes que la délégation que j’ai conduite a pu constater sur le terrain lors de cette mission parlementaire. C’est aussi en mettant en œuvre ces suggestions que les populations du bassin du Niger se sentiront aussi concernées par ce qui se fait au Bénin.
Néanmoins, il va falloir renouer avec les auditions publiques dune part et l’activité initiée à la quatrième législature par notre doyen, l’honorable BIO BIGOU Léon, intitulé le « député sur le chemin du village » d’autre part.
IV- LE VOTE DU BUDGET
Distingués invités,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Cette deuxième session ordinaire sera consacrée principalement à l’étude du budget général de l’Etat, exercice 2021.
La loi de finances, ou plus exactement, le budget général de l’Etat qui en émane, consiste à donner au Gouvernement les moyens et l’instrument qui lui permettront de mettre en œuvre sa politique de développement et de réaliser ses ambitions pour le mieux-être de la nation. Ce sera encore un moment d’intenses activités pour nous les parlementaires avec des échanges et des arbitrages au profit des différentes franges de notre société.
Ce budget sera tributaire des chocs exogènes, notamment les effets pervers de la pandémie COVID-19.
V-LA PANDEMIE DU CORONAVIRUS
Comme vous le savez, la crise sanitaire exceptionnelle et inédite qui frappe le monde de plein fouet et plonge l’économie planétaire dans une récession sans précédent na pas épargné notre pays qui, depuis mars 2020, continue de faire face à ses conséquences tant sur les plans humain et social que politique. Je voudrais à cet effet présenter toute ma compassion ainsi que celle de la représentation nationale aux victimes de cette pandémie ainsi qu’aux familles ayant perdu des êtres chers du fait de ce fléau. L’Assemblée nationale partage leur douleur et se tient à leurs côtés en ces temps difficiles. De même, je voudrais saluer du haut de cette tribune, le courage de l’ensemble du corps médical qui est déployé en première ligne pour faire face au virus.
Ce fléau a provoqué des perturbations sociales et économiques dans notre pays. En effet, une chute de la croissance est à craindre du fait de la baisse des échanges commerciaux et des investissements directs étrangers. De même, les conséquences sur les revenus des populations pourraient, si l’on n’y prend garde, saper les avancées enregistrées ces dernières années en matière de développement et de progrès sur le sentier des ODD.
C’est pourquoi, je salue le plan de riposte et les mesures prises par le gouvernement en vue d’atténuer les effets socio-économiques de la COVID-19 sur les entreprises, les artisans, les pauvres et extrêmes pauvres, sans oublier les acteurs de certains métiers du secteur informel.
Je voudrais toutefois rappeler à tous que la nature de ce virus nécessite que chaque individu fasse preuve de la même détermination et du même sacrifice que les agents de santé et les dirigeants politiques, afin de mettre en place les mesures qui permettront d’enrayer la pandémie car, c’est de l’engagement de chacun d’entre nous que dépendra la santé de tous.
Je lance donc un vibrant appel aux populations et les invite à adopter les comportements qui permettent d’éviter la progression de la contamination. Cela passe par le respect strict des gestes barrières que tout le monde connait désormais et dont les principaux sont : la distanciation physique ou sociale, le lavage régulier des mains, le port du masque, etc.
Mais au-delà de ces recommandations déjà trop entendues, devons-nous rester sur place, statique à pleurer sur le lait renversé ? Attendant l’intervention d’un vaccin qui tarde à venir ?
Quelles leçons en tirer pour aujourd’hui et pour demain ?
Une tragédie mondiale comme la pandémie de Covid-19 a réveillé un moment la conscience que nous constituons une communauté mondiale qui navigue dans le même bateau, où le mal de l’un porte préjudice à tout le monde. Nous nous sommes rappelés que personne ne se sauve tout seul, qu’il n’est possible de se sauver qu’ensemble. C’est dire que « cette tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités fausses et superflues avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. À la faveur de la tempête, est tombé le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos ego toujours préoccupés de leur image ; et reste manifeste, encore une fois, cette appartenance commune, à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire. Le monde a inexorablement progressé vers une économie qui, en se servant des progrès technologiques, a essayé de réduire les coûts humains, et certains ont prétendu nous faire croire que le libre marché suffisait à tout garantir. Mais le coup dur et inattendu de cette pandémie hors de contrôle a forcé à penser aux êtres humains, à tous, plutôt qu’aux bénéfices de certains. Aujourd’hui, nous pouvons reconnaître que « nous nous sommes nourris de rêves de splendeur et de grandeur, et nous avons fini par manger distraction, fermeture et solitude. Nous nous sommes gavés de connexions et nous avons perdu le goût de la fraternité. Nous avons cherché le résultat rapide et sûr, et nous nous retrouvons opprimés par l’impatience et l’anxiété. Prisonniers de la virtualité, nous avons perdu le goût et la saveur du réel ». La douleur, l’incertitude, la peur et la conscience des limites de chacun, que la pandémie a suscitées, appellent à repenser nos modes de vie, nos relations, l’organisation de nos sociétés et surtout le sens de notre existence. Si tout est connecté, il est difficile de penser que cette catastrophe mondiale nait aucune relation avec notre façon d’affronter la réalité, en prétendant que nous sommes les maîtres absolus de nos vies et de tout ce qui existe. Je ne veux pas dire qu’il s’agit dune sorte de punition divine. Il ne suffirait pas non plus d’affirmer que les dommages causés à la nature finissent par se venger de nos abus. C’est la réalité même qui gémit et se rebelle. Mais nous oublions vite les leçons de l’histoire, « maîtresse de vie ». Après la crise sanitaire, la pire réaction serait de nous enfoncer davantage dans une fièvre consumériste et dans de nouvelles formes d’auto-préservation égoïste. Plaise au ciel qu’en fin de compte il n’y ait pas les autres, mais plutôt un nous ! Plaise au ciel que ce ne soit pas un autre épisode grave de l’histoire dont nous n’aurons pas su tirer leçon ! Plaise au ciel que nous n’oublions pas les personnes âgées décédées par manque de respirateurs, en partie comme conséquence du démantèlement, année après année, des systèmes de santé ! Plaise au ciel que tant de souffrances ne soient pas inutiles, que nous fassions un pas vers un nouveau mode de vie et découvrions définitivement que nous avons besoin les uns des autres et que nous avons des dettes les uns envers les autres, afin que l’humanité renaisse avec tous les visages, toutes les mains et toutes les voix au-delà des frontières que nous avons créées ! Si nous ne parvenons pas à retrouver la passion partagée pour une communauté d’appartenance et de solidarité à laquelle nous consacrerons du temps, des efforts et des biens, l’illusion collective qui nous berce tombera de manière déplorable et laissera beaucoup de personnes en proie à la nausée et au vide. En outre, il ne faudrait pas naïvement ignorer que «l’obsession d’un style de vie consumériste ne pourra que provoquer violence et destruction réciproque ». Le sauve qui peut deviendra vite tous contre tous, et ceci sera pire qu’une pandémie.
VI- LAPPEL A LA PAIX
Distingués invités,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Outre l’abnégation et le patriotisme dont les députés de la 8e législature font déjà et feront davantage preuve face à cet agenda assez dense, je voudrais inviter la classe politique béninoise à redoubler d’attention, de courage et de lucidité face à l’environnement socio-politique actuel de notre pays et aux défis qui l’attendent.
En effet, le Bénin vient de sortir des élections communales et municipales qui se sont convenablement déroulées grâce à notre génie et à l’esprit de tolérance qui a toujours caractérisé notre peuple que je salue au passage. Mais plus encore, l’élection présidentielle de 2021 pointe déjà à l’horizon. Je n’en veux pour preuve que la fièvre électorale qui monte et qui a été très tôt recadrée par la Haute Autorité de l’Etat, ce qui dénote dune grandeur d’esprit et de maturité du béninois.
Nous sommes tous témoins des tumultes électoraux qui ont cours actuellement dans les pays de la sous-région. C’est fort de cela que j’en appelle à la vigilance, à l’écoute et à la tolérance de la classe politique béninoise tout entière.
Au Bénin, le contexte n’est pas le même. Certaines personnes vont jusqu’à y faire des rapprochements ou inventer certaines similitudes fantaisistes. Nous n’avons pas dans notre pays un problème de 3e mandat ni de révision opportuniste de la constitution qui du reste, est allée très loin dans ses dispositions en proclamant haut et fort que « en aucun cas, nul de sa vie, ne peut exercer plus de deux mandats de Président de la République ».
C’est pourquoi, je voudrais saisir cette occasion pour lancer un appel à la paix, à la concorde et à l’unité nationale.
Nous devons tous être plus déterminés à œuvrer pour l’enracinement de la paix étant donné que les défis auxquels le monde est aujourd’hui confronté demandent, en particulier de la part des États faibles comme les nôtres, une stabilité politique fondée sur la démocratie.
Et vous convenez donc avec moi que la démocratie ne se manifeste pas en dehors de son cadre réglementaire. Nous devons tous absolument tirer les leçons de notre douloureux passé et bâtir un avenir démocratique meilleur pour nous-mêmes et, surtout, pour les générations futures.
C’est à cette seule condition que nous pourrons œuvrer pour l’unité spirituelle et physique que nous partageons tous avec cette patrie commune le Bénin, laquelle unité explique l’intensité de la douleur que nous avons tous portée dans nos curs lorsque nous avons vu notre pays basculer dans la violence dans un passé très récent.
Nos actions quotidiennes en tant que fils du Bénin, doivent démontrer que nous sommes intimement attachés à la terre de ce beau pays et nous ne devons poser aucun acte de nature à compromettre la paix.
VII- L’APPEL AUX TRAVAILLEURS
Distingués invités,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
La présente rentrée parlementaire intervient seulement quelques jours après le démarrage de la rentrée des classes pour le compte de l’année scolaire 2020-2021. Cette rentrée scolaire marquée déjà par des contraintes exceptionnelles imposées par la pandémie du Coronavirus se trouve être vouée à quelques grognes corporatistes nourries par les ambitieuses réformes du gouvernement en vue de la modernisation et l’efficacité de notre système éducatif. Le bureau de l’Assemblée nationale que j’ai l’insigne honneur de diriger ainsi que toute la représentation nationale suivent de près cette situation qui fort heureusement retient également l’attention du chef de l’Etat dont l’implication personnelle effective devrait favoriser la sortie de crise. Au nom de la représentation nationale et en mon nom propre, je voudrais saluer la démarche du chef de l’Etat qui a su engager dans un sursaut patriotique un dialogue salutaire avec les responsables des centrales et confédérations syndicales concernées.
Pour cette deuxième session ordinaire de l’année 2020, je souhaite attirer l’attention de tous les collègues députés sur la situation de l’école béninoise. Qu’il plaise à chaque député de faire siennes les préoccupations actuelles exprimées aussi bien par les enseignants de divers ordres que tous les autres acteurs impliqués dans le système éducatif de notre pays. Je reste persuadé que cette session offrira à l’Assemblée nationale des occasions pour s’impliquer, intervenir et assister le gouvernement dans sa marche vers l’amélioration des conditions de notre école.
Qu’il me soit donc permis de lancer un appel au sens patriotique et à l’esprit de discernement de tous les acteurs du système éducatif béninois. Tant il est vrai que les sages et éclairées réformes engagées par le gouvernement éprouvent énormément les acteurs, tant il est plus évident que c’est l’école béninoise qui en sortira in fine, modernisée et prospère.
Distingués invités,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
En souhaitant que les travaux de la présente session consacrent de nouvelles avancées pour le renforcement de notre démocratie et le mieux-être de nos populations, je réitère ma profonde gratitude à vous tous ici présents et spécialement aux Présidents d’institutions pour leur constante sollicitude. Merci de nous avoir consacré un peu de votre temps toujours précieux.
J’associe à ces remerciements nos partenaires au développement qui, malgré la crise économique mondiale aggravée par la pandémie de la Covid-19, s’efforcent de nous accompagner dans notre quête quotidienne pour la consolidation de notre processus démocratique et le développement de notre nation.
A vous aussi chers collègues, je réitère mes sentiments de profonde reconnaissance et mes sincères félicitations pour votre patriotisme et le sens du sacrifice qui vous caractérisent et vous souhaite une excellente et fructueuse session parlementaire.
Je déclare donc ouverte la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale de l’année 2020.
Vive l’Assemblée nationale !
Vive la démocratie !
Vive le Bénin !
Je vous remercie.
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