Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Sessegnon s’offre une seconde jeunesse

Stéphane Sessegnon a accordé un entretien exclusif au service média de la FIFA. Le Capitaine béninois, rêve d’une Coupe du Monde avec les Écureuils. Stéphane Sessegnon est capitaine du Bénin. Il est également le meilleur buteur et le joueur le plus capé de la sélection. A 36 ans, il compte encore rendre service aux Écureuils.

Tout vient à point à qui sait attendre. Cela fait plus de 15 ans que Stéphane Sessegnon évolue avec l’équipe du Bénin. Quinze années au cours desquelles le milieu de terrain s’est démené à amener les Écureuils sur le devant de la scène. Il a fallu attendre la dernière Coupe d’Afrique des Nations de la CAF pour que l’emblématique capitaine des Jaune et Blanc vive enfin ses premières grandes émotions en sélection.

« Cela reste, à ce jour, le meilleur souvenir de ma carrière », confirme l’intéressé au micro de FIFA.com. « Au-delà de notre joli parcours qui nous a menés jusqu’en quart de finale, au cours duquel nous avons notamment battu le Maroc, je retiens la joie et les émotions qu’on a pu partager avec notre peuple. Je n’avais jamais autant vécu cela. Notre souhait le plus cher est de pouvoir rééditer cela au plus vite ».

Un statut, mais pas de statue

L’exploit est en effet de taille pour ces Écureuils vierges de toute participation à une Coupe du Monde de la FIFA. Seules trois présences en Coupe d’Afrique, à l’occasion desquelles ils n’ont jamais passé le premier tour, leur avaient permis de se mettre en évidence sur la scène internationale. Leurs débuts à la CAN, en 2004, coïncident d’ailleurs avec les premiers pas en sélection de Sessegnon devenu, depuis, meilleur buteur (24 buts) et joueur le plus capé (84 sélections) de l’histoire du Bénin. Autrement dit un monument.

« Non, je ne mérite pas de statue », plaisante-t-il. « J’ai suffisamment avec l’immense reconnaissance que m’apportent les Béninois. Ils m’apprécient comme je suis, et je suis comblé. J’essaye du coup de rendre à ma façon : ils m’offrent leur soutien indéfectible. En échange, je donne tout lorsqu’on fait appel à moi en sélection. »

Ce contrat tacite est à durée indéterminée. Âgé de 36 ans depuis le 1er juin, Sessegnon compte bien, en effet, poursuivre cette histoire d’amour : « La motivation et l’envie de faire le métier que j’aime sont toujours là », explique-t-il. « Tant que je considérerai être en pleine possession de mes moyens, je poursuivrai ma carrière de joueur et je continuerai à me mettre à disposition de l’équipe nationale ».

Au vu de ses prestations cette année dans l’élite turque, à Gençlerbirli?i SK, où il est un titulaire indiscutable, la fin n’est donc pas pour tout de suite. Cela vaut également au regard de ses dernières performances avec le Bénin : lors de l’historique huitième de finale de la CAN 2019 remporté face au grand Maroc, qui avait bien pu être élu homme du match suite à sa magnifique prestation ? Sessegnon, évidemment ! « Honnêtement, ce n’est pas ce que je retiendrai de ce match », tempère-t-il. « Ce prix, tous les joueurs de l’équipe l’auraient sincèrement mérité ce jour-là ».

Un objectif, mais pas un rêve

Il n’y a rien d’étonnant à ce que Sessegnon la joue collectif : d’abord parce qu’il en a l’habitude, sur le terrain en bon meneur de jeu qu’il a toujours été. Ensuite, parce que le travail d’équipe prime depuis quelques années au Bénin. Et pour le natif d’Allahé, là est la clé : « Tout le monde tire dans le même sens : du ministère des sports, au président de la fédération, en passant par les joueurs et le staff. Je sens une évolution, une envie de bien faire, et une volonté de nous accompagner vers le haut. La spirale est positive, il faut continuer à travailler. L’avenir devrait nous sourire », promet-il.

Le futur proche, c’est le 2ème tour des éliminatoires africaines pour la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022. Le Bénin se trouve dans un Groupe J relativement ouvert, en compagnie de la RD Congo, de la Tanzanie, et de Madagascar. « Toutes les nations africaines sans exception ont franchi un palier. Le niveau est bien plus homogène qu’avant. Nous ne sommes ni favoris, ni outsiders… Nous allons juste jouer notre chance à fond, et elle n’est pas plus petite ou plus grande qu’une autre », explique-t-il.

Et de conclure : « La Coupe du Monde cela reste un rêve pour le Bénin. De mon côté, je me concentre sur des objectifs. Et mon premier but, c’est d’encadrer les plus jeunes, et d’aider ainsi mon pays à grandir ».