Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Un événement unique selon la conférence épiscopale du Bénin

La conférence épiscopale du Bénin représentée par Mgr Eugène Cyrille Houndékon et les pères, Éric Okpéïtcha et Nathanaël Soédé a tenu une conférence de presse dans la matinée du mardi 18 février 2020, dans le cadre de la célébration des 30 ans de la Conférence des Forces Vives de la Nation. Aussi, cette rencontre avec les médias a été l’occasion pour le Père Éric Okpéïtcha, Directeur de la Cellule de Communication de la Conférence Épiscopale du Bénin, de porter à la connaissance des hommes des médias, le message de carême des évêques du Bénin intitulé « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ».

Lire l’intégralité de l’adresse aux hommes des médias:

CÉLÉBRATION DU 30 ANNIVERSAIRE DE LA CONFÉRENCE DES FORCES VIVES DE LA NATION

La Conférence des Forces Vives de la Nation, un événement unique.

Dans l’histoire politique de notre pays, le Bénin, la Conférence des Forces Vives de la Nation constitue un événement majeur, fondateur, fédérateur et unique. En effet, en dix jours de travaux intenses, dans une même salle, 493 délégués au nombre desquels on dénombre des adversaires et mêmes des ennemis politiques ont accouché ensemble dun nouveau pacte social, dune nouvelle ère, l’ère du Renouveau démocratique. Dans son ouvrage Les conférences nationales en Afrique noire : une affaire à suivre, le philosophe camerounais Fabien EBOUSSI BOULAGA confère pratiquement une « portée universelle » à la Conférence des Forces Vives du Bénin. Il n’est pas inutile de préciser que l’invention politique du génie béninois a séduit et inspiré plusieurs autres pays africains.

En décembre 2005, à la faveur de la Lettre pastorale « Peuple béninois, souviens-toi et relève ton pays », les Évêques du Bénin affirmaient ce qui suit : « Il n’y a point de doute, la Conférence des Forces Vives de la Nation, du 19 au 28 février 1990, constitue l’acte fondateur du Renouveau démocratique de notre pays, le sanctuaire de ses valeurs sacrées, le berceau de notre État de droit. » (p. 13.) La même Lettre pastorale poursuit plus loin : « Peuple béninois, la Conférence Nationale des Forces vives représente désormais pour toi un patrimoine sacré à ne pas brader, mais au contraire à sauvegarder, à améliorer et à promouvoir. » (p. 18.)

En juillet 2008, lÉglise catholique avait déjà organisé un colloque national sur le thème « la dynamisation des acquis de la Conférence des Forces Vives de la Nation au regard de l’esprit prophétique de l’Église ». Ce colloque avait entre autres, pour objectifs, dévaluer secteur par secteur, le chemin parcouru, les progrès réalisés tout comme les reculs concédés afin de faire ressortir les efforts à poursuivre pour atteindre le développement de notre Nation.

On comprend alors que la Conférence Épiscopale du Bénin ne veuille pas passer sous silence le 30ème anniversaire cet événement historique majeur qui fait la fierté du Bénin et de l’Afrique. C’est pour cela que le Communiqué final qui a sanctionné sa Session plénière ordinaire de Janvier 2020 a clairement invité les fidèles catholiques et le peuple béninois en général à célébrer avec fierté et action de grâce le 30ème anniversaire de la Conférence des Forces Vives de la Nation de 1990.

Les objectifs de la célébration du 30ème anniversaire de la CFVN

En conviant les fidèles catholiques et le peuple béninois en général à célébrer dignement avec fierté et action de grâce le 30ème anniversaire de la (CFVN), les Évêques du Bénin poursuivent trois principaux objectifs :

Le premier objectif consiste à faire mémoire. Il s’agit de préserver de l’amnésie collective non seulement un événement historique de grande portée mais aussi le caractère héroïque de ses divers protagonistes. La Lettre pastorale « Peuple béninois, souviens-toi et relève ton pays » dit à ce propos : « C’est vrai, la Conférence Nationale n’est pas tombée du ciel comme la manne au désert. Elle a été l’aboutissement indirect de luttes clandestines, d’agitations sociales, de mobilisation informelle des sensibilités politiques et autres organisations du moment. » (p. 15) Du sacrifice et de la bravoure de ces dignes fils et filles du Bénin, il faut que mémoire soit gardée.

Le deuxième objectif réside dans le rappel à la conscience collective des acquis majeurs de ladite Conférence : une démocratie apaisée et participative, l’État de droit, le pluralisme politique, la séparation des pouvoirs, le respect des libertés, le fonctionnement des institutions de pouvoir et de contre-pouvoir… Ces divers acquis ont caractérisé tant bien que mal la vie politique de notre pays, ces 30 dernières années. Et comme ils sont des idéaux, ils ne sont pas à l’abri des remises en cause. D’où la nécessité de les rappeler constamment à la conscience des gouvernants et des citoyens béninois.

Le troisième objectif poursuivi par lÉglise catholique est la transmission aux nouvelles générations de l’héritage de la Conférence Nationale. Il s’agit non seulement des acquis mais surtout de l’esprit de la Conférence nationale, esprit de consensus, de tolérance et de conciliation. En enterrant la hache de guerre, en se mettant ensemble, l’on peut vaincre ce qui semble une fatalité. Il convient donc d’introduire dans le système éducatif national l’enseignement des acquis et des valeurs de la Conférence Nationale. C’est une page de l’histoire nationale que l’on pourrait, sans exagération, inscrire aux côtés de celles des luttes des peuples pour la décolonisation ou l’indépendance.

Le programme des manifestations

Le programme des manifestations est varié et se présente comme suit :

Du 18 au 27 février 2020 : Neuvaine de prière pour la cohésion sociale, la démocratie et le développement du Bénin sur toutes les paroisses (Récitation dune dizaine de chapelet suivie de la Prière pour le Bénin)

26 février 2020 : Mercredi des cendres, Jeûne à la même intention

28 février 2020 : Messe pour le Bénin sur toutes les paroisses aux heures convenables

28 février 2020 à 19h 00 : Messe solennelle du 30ème anniversaire de la Conférence des Forces Vives de la Nation à la paroisse St Michel de Cotonou par les Évêques du Bénin.

29 février 2020 : Colloque international sur le thème « La Conférence des Forces Vives de la Nation, trente (30) ans après », au Palais des Congrès (salle bleue).

Comme vous pouvez le constatez, le volet spirituel domine. Ceci se comprend bien dans la mesure où l’Église est d’abord une institution spirituelle. Et pour elle, le Souverain Maître des peuples, c’est Dieu ; c’est lui qui conduit leurs destinées à travers les ombres et lumières des événements de l’histoire. C’est donc vers Dieu que l’Église invite tous ses fils et filles de même que les personnes de bonne volonté à se tourner pour lui rendre grâce tout en lui confiant l’avenir de notre pays.

Célébration du 30ème anniversaire et contexte sociopolitique actuel

La célébration du 30ème anniversaire de la Conférence Nationale prend tout son sens dans l’appel des uns et des autres à la vigilance ; la vigilance doit être de mise pour que les valeurs cardinales du Renouveau démocratique (la séparation des pouvoirs, le pluralisme politique, le respect des libertés fondamentales des personnes, la bonne gouvernance) qui sont le résultat d’énormes sacrifices et de luttes de tant d’années ne soient pas remises en cause ou simplement détruites. Le risque est réel et vaut pour tous les pays du monde entier. Comme nous le savons, les entreprises humaines sont sujettes à des progrès mais aussi à des reculs voire même des interruptions. C’est dire donc que les valeurs qui sous-tendent l’événement de la Conférence Nationale peuvent être érodées ou même disparaître sous le coup de l’usure du temps et de l’amnésie collective. Tout le peuple béninois est appelé à la vigilance.

L’appel de la Conférence Épiscopale du Bénin

Tout comme dans le Communiqué final qui a sanctionné ses travaux de Janvier 2020, la Conférence Épiscopale du Bénin appelle les fidèles catholiques de même que le peuple béninois en général à célébrer avec fierté et action de grâce ce trentième anniversaire de la Conférence Nationale. Que cette célébration soit pour toutes les composantes du peuple Béninois (Gouvernants, Partis politiques, Société civile, simples citoyens) l’occasion de faire mémoire mais aussi dévaluer de manière critique le chemin parcouru en trente (30) ans ; ceci permettra de tirer leçons de nos succès tout comme de nos échecs pour envisager l’avenir avec plus de vigilance, de détermination et d’engagement collectifs pour le développement de notre cher et beau pays, le Bénin.

*Présentation du message de carême « Laissez-vous réconcilier avec Dieu »*

Le contexte de cette Message est celui de lentrée en carême. Pour les chrétiens catholiques, le carême est un temps fort qui sétale sur une durée de 40 jours pendant lesquels, ils sont instamment invités à se détourner du péché par le jeûne, la prière et laumône afin de célébrer la Passion-Mort-Résurrection du Christ dans la joie dun cur purifié. Au début de ce temps, les Pasteurs de lEglise (le Pape, les Evêques) envoient des exhortations aux chrétiens pour quils vivent bien ce temps de grâce.

Les Evêques du Bénin ont adressé aux fidèles catholiques et aux personnes de bonne volonté un Message intitulé « « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20). Les destinataires de ce message sont précisés dès lentame : « Fils et filles bien-aimés de Dieu, Chers frères et surs en Christ, Hommes et femmes de bonne volonté » Pour ce qui est de son contenu, le Message revient sur les fondamentaux du temps de carême. En effet, le carême est un temps de grâce, un temps de conversion, de renouvellement intérieur où le chrétien est invité à mieux écouter la Parole de Dieu qui doit être posée au centre même de sa vie. « Aimons davantage la Parole de Dieu, nourrissons-nous delle. Lisons-la, laissons-nous éclairer et guider par elle dans nos décisions, dans nos choix, dans nos options dans la vie sociale, politique. » (n°10) En effet, Dieu veut parler personnellement à chaque chrétien, à chaque chrétienne dans sa situation existentielle concrète. En accueillant la Parole de Dieu et en lui demeurant fidèle, le chrétien devient réellement disciple du Christ ; dès lors, il est invité à laisser cette Parole divine transformer sa pensée, ses paroles et ses actions au cur de la cité. Eclairés par la Parole de Dieu, les fidèles sont invités à simpliquer dans la vie de la cité. Les fidèles sont aussi conviés à la pratique des trois exercices spirituels classiques : le jeûne, la prière et laumône. Tous ces efforts les aideront à se réconcilier avec Dieu et aussi avec les frères et surs en vue de célébrer Pâques dans la joie dun cur purifié.

Quelques points forts :

N° 3

N° 8

Merci de votre aimable attention