Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

DÉBAUCHE VESTIMENTAIRE DANS LES COLLÈGES

«…Une fille doit laisser légèrement ses seins sortir de l’uniforme pour être à la mode au sein de son collège… » selon une élève

De nos jours, la mode conduit certains des élèves à mal s’habiller dans les collèges. Que ce soit un établissement public ou privée, la situation est le même.

Aristide ABIDJO

La mode en première lieu est une manière passagère de vivre, de penser, de s’habiller et d’agir par rapport à ce qui est original. Ceci est admis depuis peu dans un groupe ou tout simplement nouveau. Force est de constater que dans les collèges, les rues et un peu partout certains élèves se livrent à une débauche vestimentaire très poussée. L’école est un lieu d’éducation et de formation des hommes comme le précise le règlement intérieur des collèges. <Le bon apprenant doit venir en classe avec l’uniforme ou le kaki standard comme l’exige le règlement. Mais le constat fait prouve le contraire> affirme dame Évelyne Ouensavi, directrice au complexe scolaire Michel DUBOIS de Pahou.

Selon Roukiath élève en classe de 3eme  »un élève conscient, soucieux de son avenir ne doit pas perdre son temps pour un style vestimentaire hors norme. Car au delà de tout c’est la punition et le renvoie qui seront à ses trousses. Il rate les cours et les interrogations puis il devient perdant ». Si certains élèves sont conscients de cet acte d’autres ne s’en rendent pas comptes encore. Au Collège Divine Miséricorde à Akassato, Jules Kounon, un des surveillants déclare  » le cas des tenues hors normes est un des combats quotidien que nous menons avec les élèves et ceci après chaque retour des congés. Nous mettons en vigueur le règlement intérieur de l’école et face à cela les élèves reçoivent des punitions afin de servir d’exemples pour leurs camarades. Enfin ils se mettent en règle vis à vis du règlement de l’école » D’un collège à un autre le respect du règlement est de mise, et les autorités sont rigoureuses dans leur tâches même si ce n’est pas toujours aisé avec certains parents à cause des contraintes culturels. L’élève Tatiana Reine Assibatoun en classe de 1ere au Complexe scolaire Akpakpa affirme <Je me sens bien dans un modèle qui me différencie des autres filles. Une fille doit laisser légèrement ses seins sortir de l’uniforme pour être à la mode au sein de son collège>.

Quel phénomène impudique !

À Abomey Calavi, nous observons chez les élèves, les chemises à col pincé ou cousu en modèle sahélien, des chemises avec fermeture sans col avec fentes latérales au lieu de fausses fentes, poches en forme de cœur ou rabattue. La remarque au niveau des filles qui portent des mini-jupes, des jupes longues avec fentes qui exposent leurs cuisses. D’autres portent même des chaînes aux pieds pour plaire ou se faire voir. Les responsables des collèges publics et privés de la zone Abomey Calavi sortent de leur réserve et sévissent parce que l’école n’est pas un lieu pour frimer, mais un lieu d’éducation et non de dérapage, ni moins de lascivité. Au collège Michel DUBOIS, le censeur Bernadin d’Oliveira déclare  » Il faut que les élèves prennent conscience, la réussite doit être la première devise d’un bon élève. On n’a pas besoin de se mettre nu ou de porter des tenues lascives qui les donnent en spectacle au sein de l’établissement ou dans les rues. Chez nous les tenues dépravées, les coiffures fantaisistes sont interdites. Nous veillons aux respects strict du règlement intérieur de l’école ». Il ajoute que » l’association des parents d’élèves de l’école accompagne l’administration pour mieux faciliter la discipline des élèves ».

Notons que même si par moment les parents d’élèves ont du mal à céder au respect du règlement intérieur soit par contrainte religieuse ou ethnique les autorités administratives trouvent toujours une formule pour les convaincre suite à une négociation. Selon madame Évelyne Ouensavi, directrice du complexe Michel DUBOIS,  »Il faut que les élèves se consacrent aux études aujourd’hui, c’est la première raison pour laquelle ils sont envoyés à l’école. Demain ils passeront à autre chose car chaque chose à son temps. Que les élèves comprennent qu’entre la délinquance, la dépravation vestimentaire et les études il faut faire un choix. Les seins de certaines filles élèves légèrement laissé en surface de l’uniforme les exposent. Ces actes doivent être réprimés. Les élèves doivent surtout se rappeler que les parents sont là pour un temps et s’ils ne profitent pas aujourd’hui, demain serait trop tard car, seul le travail est libérateur ».