Le Journal de NOTRE EPOQUE

Journal béninois d’investigation, d’analyses et de publicité – Récépissé N° 953/MISPCL/DC/DAI/SCC du 27 mars 2007

Culture/Religion: Kèmi Seba, le Kémite ou le panafricaniste captieux?

Le sous-développement dont est sujet l’Afrique depuis la nuit des temps est associé à une kyrielle d’obstacles dont le manque de vision politique, l’instabilité politique, la faiblesse de la taille du marché, les difficultés d’accès au financement, le faible niveau du capital humain, la pauvreté, le niveau de santé bas et les carences en éducation. Cependant, pour le panafricaniste Kèmi Seba, l’un des principaux freins du développement de l’Afrique réside dans sa foi. Les dogmes et doctrines occidentaux adoptés par les africains constituent les piliers de l’enracinement du sous développement en Afrique enseigne le Franco-béninois, Kèmi Seba.


Selon le panafricaniste Kèmi Seba, pour une Afrique digne, développée et épanouie, le retour aux valeurs et croyances ancestrales s’apparentent inévitables. Et la trouvaille de Kèmi Seba est le Kémitisme, une spiritualité s’inspirant de la religion de l’Égypte antique. En effet,  » né Gilles, j’ai choisi très tôt de renoncer à mon prénom de naissance, d’inspiration chrétienne, pour préférer celui de Kémi. Ce prénom s’inspire de l’égyptien ancien « Kemet », la « terre noire », fertilisée par le limon sacré du Nil, la semence du dieu-fleuve. » a fait savoir Kèmi Seba après un détour en Egypte en 2000 reniant ainsi l’Islam et les religions abrahamiques.

Kemi Seba addresses a press conference on June 26, 2020 in Paris. (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

« Le kémitisme constitue une alternative philosophique aux religions et aux idéologies instrumentalisées par nos occupants arabo-musulmans, puis occidentaux, pour asservir l’Homme africain, telles que l’Islam politique, l’impérialisme, le capitalisme, le socialisme ou le communisme. » a déclaré Kèmi Seba. A cet effet, en décembre 2004, il fonda une scission du Parti kémite, la Tribu Ka, un mouvement politico-mystique d’obédience kémite (Ka signifiant kémitisme atonien) pour amorcer le changement du paradigme. Un mouvement qui a très tôt perdu sa vigueur dû l’incarcération de son fondateur en 2008. En effet, au cours d’un séjour en prison, en 2008, Kémi Seba se convertit à l’Islam et renonce au culte d’Aton. Il se désengage de l’afrocentrisme pour désormais parler de panafricanisme avec un changement radical dans le choix de ses mots a telle enseigne qu’il a renoncé à certains de ses dire. « Je ne crois plus que l’homme blanc est le diable comme j’ai pu le croire à un moment » a déclaré Kèmi Seba
au média musulman Saphirnews.


L’énigmatique Kèmi Seba revient à la charge quinze ans après sa renonciation au culte d’Aton en présentant à nouveau le Kémitisme comme l’unique pont pour l’accès de l’Afrique au développement. En effet, le 05 Avril 2023, le panafricaniste Kèmi Seba lance un ballon d’essai pour prendre le pool de ses militants.  » Le kémitisme est le corolaire spirituel de la panafricanité fondamentale et doit s’imposer au Mali », c’est sous ce titrage que Kèmi Seba publie une tribune sur son site urpanaf.org en faveur du kémitisme le 05 Avril dernier. Une publication qui n’a malheureusement durée que quelques heures sur la plateforme car retirée. Est-ce un premier jet pour annoncer le retour au Kémitisme de l’ancien kémite Kèmi Seba ? Les prochains développements de l’actualité nous en renseigneront davantage. Toutefois, se réclamant de la panafricanité, un retour au Kémitisme de Kèmi Seba lui conférait sa sincérité et le départira de son caractère captieux car pour Kèmi Seba le Kémitisme est la voie à suivre pour tous les panafricanistes sincères.

Jeraud LANGANFIN GLELE